© REUTERS/NASA/JPL-Caltech/University of Arizona

Une scientifique raconte son expérience sur la réplique de Mars

Le Vif

Qu’est-ce que ça fait de vivre  » comme sur Mars  » ? Une scientifique, enfermée dans un dôme avec 5 autres personnes pour simuler la vie sur Mars, livre ses impressions après cinq mois.

Une équipe de six scientifiques s’est enfermée pour un an dans un dôme sur un volcan hawaïen. Le but de mission de simulation Hi-Seas IV? Découvrir comment est la « vie sur Mars ». Sheyna Gifford, médecin de l’équipe et journaliste, se confie sur ce début d’aventure dans le magazine Aeon.

Depuis le 29 août 2015, la scientifique vit sur « la réplique de Mars » avec un Français, un Allemand et trois Américains. Ils sont situés dans un dôme hermétique de 11 mètres de diamètre, sur les pentes d’un volcan à Hawaï. Tout est fait pour recréer de manière la plus fidèle possible les conditions de vie d’une colonie sur la planète rouge.

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Apprentissage relationnel

Ses premières confidences portent sur le relationnel avec les cinq autres membres de l’équipe. « Déménager dans un dôme, c’est comme se retrouver du jour au lendemain avec cinq conjoints » Et comme on se doute, la promiscuité avec des gens avec qui on n’a pas l’habitude de vivre n’est pas toujours évidente. Vivre ensemble, cela s’apprend : « On découvre rapidement que ce qui est propre, poli et acceptable pour nous ne l’est pas forcément pour les autres. Nous devons tous nous adapter à cinq autres manières de vivre, aussi rapidement que possible, tout en faisant notre boulot », explique-t-elle.

Pour expliquer cette expérience martienne de manière imagée, Sheyna Gifford parle d’une sorte de « recette de cuisine ». Un savant mélange entre bonnes personnes et bons outils, qui doivent vivre ensemble dans un espace réduit et aux conditions de vie parfois stressantes, le tout relevé d’une volonté de chacun de donner le meilleur de lui-même, comme dans la station spatiale internationale. Les habitants du dôme vont pouvoir en tester tous les ingrédients potentiels.

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Tester les besoins humains sur la planète Mars

Être loin de la vie quotidienne classique n’est pas de tout repos pour autant. Durant la journée, les scientifiques essaient de déterminer ce dont des chercheurs vivant réellement sur Mars auraient besoin pour survivre. Raison pour laquelle l’équipe est composée de divers profils : architecte, pilote, médecin/journaliste, astro-biologiste, scientifique spécialisé dans les sols et physicienne. Les six membres de cet équipage spécial s’occupent également, ensemble, de faire pousser et cultiver de la nourriture.

Sheyna voit son équipe comme un « collectif de fermiers-scientifiques », où chacun fait pousser ou cultive quelque chose (plantes, herbes, fruits,…). Sans cette culture, « la nourriture saine serait mise en danger, et nous aussi. » Pour ce qui est de la nourriture, l’équipe est ravitaillée occasionnellement, et doit se contenter essentiellement de ses cultures et de nourriture lyophilisée.

Isolement difficile

Quant au rôle de chacun, il s’adapte aussi en fonction de la situation et n’est en rien comparable à leur métier dans la vraie vie. Pour Sheyna Gifford, qui est médecin , sa spécialité est réduite à écouter les patients, diagnostiquer les symptômes et attendre, le temps que la personne guérisse. Pour l’instant, elle n’a pas dû affronter d’urgence grave. Si cela arrivait, et qu’elle ne pouvait pas y faire face, l’équipe pourrait tout de même appeler les secours. En effet, les communications passent dans le dôme, mais les messages et leurs réponses mettent vingt minutes à arriver.

L’équipe est donc totalement isolée, comme elle le serait sur Mars. Ce qui peut poser également quelques soucis, même au niveau de l’expérience elle-même. Par exemple, Cyprien Verseux, l’ astro-biologiste français de la bande, a appris les attentats de Paris via l’email d’un ami et les chuchotements de ses collègues, rapporte Slate. « C’est le genre de moments où l’isolement est le plus dur. Dans les futures missions sur Mars, les événements qui auront le plus d’effet sur l’équipage pourraient arriver sur Terre », confie-t-il dans une vidéo.

(OL)

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