© Plos One

Une sangsue survit à une température de moins 196 °C

Stagiaire Le Vif

L' »Ozobranchus Jantseanus » est un parasite de tortue d’eau douce qui a résisté pendant 24 heures à un bain d’azote liquide à moins 196 °C.

Cette découverte est celle de l’équipe de biologistes de l’Université des sciences et des technologies marines à Tokyo au Japon. Cette petite sangsue très résistante a attiré l’attention des chercheurs. Quelle ne fut pas leur surprise quand ils découvrirent sa capacité extraordinaire à survivre à des températures incroyablement basses !

Lorsqu’on plonge un corps dans l’azote liquide, l’eau contenue dans les cellules passe instantanément de l’état liquide à l’état solide. Elle se transforme alors en cristaux de glace dont les arêtes tranchantes déchirent les parois des cellules. Les animaux capables de survivre à un tel choc sont très rares. Jusqu’à présent, les scientifiques n’en avaient découvert que deux : une larve de mouche drosophile et le tardigrade ou « ourson d’eau ». Mais leur résistance est « ridicule » par rapport à celle de la sangsue, à peine 15 minutes, explique les chercheurs dans leur article publié dans le journal « PlosOne« .

Les températures les plus basses enregistrées à la surface sur Terre atteignent moins 89,2 °C. À cette température, les sangsues pourraient survivre une vingtaine de mois sans problème, précisent les chercheurs dans leur publication.

Cette étonnante capacité ne peut donc provenir d’un besoin écologique ni d’une adaptation aux contraintes de l’environnement étant donné les températures moyennes sur la surface de la Terre. Les chercheurs pencheraient pour un effet secondaire d’une autre adaptation encore non élucidée.

Ce parasite réserve d’autres surprises aux chercheurs. Pour survivre à cette température extrême, la sangsue évacue, dans un premier temps, pratiquement toute l’eau de ses cellules. Moins il y a d’eau, moins il y a de cristaux de glaces. Ensuite, elle se gorge de deux sucres qui font office d’antigel naturel. Néanmoins, « l’antigel » n’est pas présent, à l’origine, à l’intérieur de l’animal. Par conséquent, il doit se les procurer de manière externe, ce qui implique qu’il ait, au préalable, survécu à cette congélation. Ces sucres « antigel » n’expliquent donc pas comment la sangsue survit à un tel choc de température.

« Il semble que Ozobranchus Jantseanus soit capable de tolérer la formation de cristaux à l’intérieur même de ses cellules », constatent les biologistes qui espèrent que leur découverte permettra de faire avancer le développement des techniques de cryogénisation.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire