© Partridge et al/Nature Communications

Un utérus artificiel pour faire grandir les prématurés : bientôt une réalité ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Des scientifiques sont parvenus à faire grandir dans un utérus artificiel des agneaux nés prématurément. Une avancée qui pourrait changer la prise en charge des très grands bébés prématurés, rapporte le Guardian.

Des agneaux nés à l’équivalent de 23 semaines de gestation humaines se sont développés normalement dans une poche artificielle remplie de liquide durant quatre semaines après leur naissance par césarienne.

Alan Flake, un chirurgien foetal à l’Hôpital des enfants de Philadelphie (CHOP) et auteur principal de l’étude, a déclaré que ce système pourrait servir de jonction entre le ventre de la mère et le monde extérieur pour les bébés nés entre 23 et 28 semaines de gestation. « Si nous pouvions aider la croissance et la maturation des organes pendant quelques semaines, nous pourrions considérablement améliorer les résultats pour les bébés extrêmement prématurés », a-t-il déclaré.

L’équipe prédit que le système sera utilisable pour des humains d’ici trois ans, en fonction des résultats des essais cliniques.

Durant l’étude, publiée dans la revue Nature Communications, six agneaux prématurés ont été placés dans des utérus artificiels immédiatement après l’accouchement. En quelques minutes, chaque agneau a été scellé dans un « biobag », relié par un cordon ombilical permettant d’être alimenté en oxygène.

Les agneaux ont également été plongés dans un fluide amniotique de substitution contenant des éléments nutritifs et des produits chimiques conçus pour stimuler la croissance. Tout en flottant à l’intérieur du récipient en plastique transparent, les agneaux semblaient se développer normalement, transformant des fétus chauves et roses en nouveau-nés blancs et poilus.

Après quatre semaines de gestation dans l’utérus artificiel, les agneaux avaient les mêmes capacités pulmonaires qu’un agneau du même âge ayant grandi dans le ventre de sa mère. Âgés d’un an aujourd’hui, ils semblent tout à fait normaux.

La version humaine devrait se présenter sous la forme d’un incubateur rempli de liquide, avec un couvercle opaque où le bébé serait surveillé à l’aide de caméras. Flake prédit que ce dispositif devrait être moins pénible pour les parents que la situation actuelle dans laquelle les nourrissons fragiles subissent généralement une foule de procédures invasives, y compris l’intubation, la ventilation et la chirurgie.

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