Un antibiotique oublié pour combattre les tuberculoses résistantes

La pyridomycine, un antibiotique naturel découvert dans les années 50, pourrait peut-être un jour permettre de combattre les tuberculoses résistantes aux traitements qui ne cessent d’augmenter à travers le monde, selon une étude parue lundi.

Une équipe de chercheurs de deux instituts universitaires suisses a étudié les propriétés de cette molécule aux propriétés anti-bactériennes, trouvée en 1953 par des chercheurs japonais, mais abandonnée après la découverte de l’isoniazide, un composé synthétique qui a rapidement prouvé son efficacité contre la tuberculose.

Mais après des années d’utilisation, les cas de résistances aux antibiotiques de synthèse les plus couramment utilisés se sont multipliés ces dernières années, touchant, selon l’OMS, au moins 500.000 personnes sur les 8 à 9 millions de personnes qui développent chaque année cette maladie. 1,4 million de personnes décèdent au total chaque année de la tuberculose. Les chercheurs ont montré que la pyridomycine, extraite d’une bactérie contenue dans le sol, parvenait à éliminer le bacille de Koch en inhibant une enzyme vitale, comme c’est le cas pour d’autres antibiotiques.

« Mais elle le fait d’une façon suffisamment différente pour parvenir à combattre même les souches résistantes aux antibiotiques courants », a indiqué Stewart Cole, directeur du Global Health Institute à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, qui a coordonné les travaux.
Quant au développement d’un traitement pour les tuberculoses résistantes, M. Cole reste prudent. « Nous espérons que cela débouchera sur un nouveau médicament, mais nous en sommes encore loin, cela pourrait prendre plusieurs années ».

Avec Belga

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