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Sida: cinq choses à savoir sur la pandémie

Pays les plus touchés, traitements, dépistage… Alors que la 19e conférence internationale sur le sida s’est ouverte dimanche à Washington, retour sur la pandémie du siècle.

La 19ème conférence internationale sur le sida a débuté dimanche à Washington avec quelque 25 000 participants de 190 pays. Elle s’achèvera le 27 juillet. Ils espèrent ainsi engendrer une nouvelle mobilisation mondiale pour mettre fin à la pandémie qui a fait 30 millions de morts depuis 30 ans.

C’est la première fois depuis 22 ans que ce grand colloque sur le sida, tenu tous les deux ans, a lieu aux Etats-Unis: pays qui avaient interdit en 1990 l’entrée des séropositifs. Cette mesure a été levée en 2009 par le président Barack Obama. Comme en écho, des dirigeants de plus de 20 multinationales ont lancé un appel dimanche aux 46 pays qui continuent à imposer différents types de restrictions de voyage aux séropositifs, parmi lesquels l’Egypte et Singapour, afin qu’ils lèvent ces mesures.

La pandémie du siècle

30 millions de personnes sont mortes du sida au cours des 30 dernières années. Actuellement, on dénombre 34 millions de malades qui souffrent du virus, dans le monde, dont 150 000 en France. « Le Sida reste l’épidémie majeure de notre époque », estime François Dupré, le directeur général de Sidaction. 7400 personnes sont infectées chaque jour. Ainsi, depuis 2011, la maladie a progressé de 18% dans le monde.

Les pays les plus pauvres dans le besoin

Selon l’Onusida, l’Afrique orientale et australe restent les régions les plus touchées par l’épidémie. En 2009, 34% des personnes infectées par le VIH dans le monde vivaient dans 10 pays d’Afrique australe. Pourtant, ce sont ces pays qui manquent le plus cruellement de traitements antirétroviraux. Seulement la moitié des personnes infectées en reçoit.

On peut désormais vivre avec la maladie

Les antirétroviraux permettent désormais de vivre avec le sida. Ils doivent être pris à vie par les personnes infectées du VIH mais sont efficaces. Ainsi, « une décennie de traitement antirétroviral a transformé l’infection du VIH d’une sentence de mort à une maladie chronique gérable », se félicitait le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon dans un rapport de l’organisme. Pour accentuer les effets de ces médicaments, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à ce qu’ils soient prescrits avant l’affaiblissement du système immunitaire.

Des traitements préventifs mis sur le marché

Le 16 juillet dernier, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a approuvé la mise sur le marché de l’antirétroviral Truvada. Il s’agit du premier traitement de prévention contre le sida destiné aux personnes à risque. Selon les autorités, il devrait contribuer à réduire le nombre de nouvelles infections.
Les chercheurs travaillent également sur un vaccin contre le sida. Ainsi en juillet 2010, des scientifiques américains publiaient des travaux dans la revue Sciences, faisant part de la découverte de deux puissants anticorps capables de bloquer, en laboratoire, la plupart des souches connues du VIH.

Vers un autodépistage

Un test de dépistage devrait être mis en vente libre dès octobre aux Etats-Unis. Il permettra à une personne de collecter un échantillon de sa salive sur ses gencives à l’aide d’un tampon, qu’elle placera ensuite dans un récipient. Après 20 à 40 minutes d’attente, elle pourra avoir le résultat. Le procédé permettait de détecter avec succès une infection par le virus dans 92% des cas et a été exact à 99% pour indiquer qu’une personne n’est pas contaminée. Un test régulier est le moyen le plus efficace de freiner le nombre des nouvelles infections.

Par Delphine Proust, L’Express

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