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S’endormir sur Terre pour se réveiller sur Mars, le projet d’hibernation artificielle de la NASA

Le Vif

L’homme ira sur Mars avant 2040, c’est l’ancien astronaute Buzz Aldrin qui le dit. Mais comment s’occuper durant les 180 à 260 jours nécessaires pour le trajet ?

Pas d’inquiétude, la Nasa est déjà sur le coup. Depuis 2013, la célèbre agence spatiale finance Spaceworks Enterprises, une société qui travaille sur les techniques d’hibernation artificielle. Déjà utilisé médicalement, le concept pourrait être transposé aux missions vers Mars.

Quand on pense à l’hibernation, on pense immédiatement aux sarcophages vitrés de cryogénisation. Mais si, aujourd’hui, on peut  » congeler  » des humains, la technologie qui permettrait de les ranimer n’existe pas. En revanche, la solution développée par Spaceworks pourrait s’avérer très prometteuse… Elle consiste à placer l’équipage en hypothermie thérapeutique, le plongeant dans un profond sommeil assez proche de celui des animaux qui hibernent. Pour cela, il suffit simplement de diminuer la température de l’astronaute d’une poignée de degrés. Ainsi, à 32 °C, l’organisme tourne au ralenti, demande moins d’apports caloriques et consomme beaucoup moins d’oxygène.

Les hôpitaux font déjà baisser artificiellement la température de patients victimes de traumatismes ou d’attaques cardiaques. Environ 12 degrés suffisent pour obtenir une réduction de 70 % de leur métabolisme. Mais cela ne dure que quelques jours. Et jusqu’à présent, seuls des chercheurs chinois auraient démontré la viabilité d’une hypothermie durant deux semaines. Les scientifiques de Spaceworks, eux, sont persuadés que cet état peut être médicalement prolongé.

La Nasa envisage une forme d'hibernation des astronautes pendant leur voyage vers la Planète rouge.
La Nasa envisage une forme d’hibernation des astronautes pendant leur voyage vers la Planète rouge.© AVATAR/JAMES CAMERON – 2009

D’après leurs analyses, un tel système permettrait aussi de diminuer le prix du trajet. Un habitat plus petit pour l’équipage et nécessitant moins de ressources (eau, nourriture, oxygène) représenterait une économie allant de 85 à 150 tonnes de masse initiale en orbite terrestre basse selon la méthode de propulsion choisie. L’autre argument est purement psychologique. Pour de longs séjours dans un espace confiné, de longues phases de sommeil seraient préférables à un état de veille normal.

Reste le problème de l’atrophie musculaire et surtout de la perte de densité osseuse lors de séjours prolongés dans l’espace. Les recherches ont démontré qu’un savant dosage de contrôle nutritionnel et d’exercice physique pouvait limiter les dégâts. Ici aussi, SpaceWorks a trouvé la parade : la société envisage de nourrir les membres d’équipage par voie intraveineuse, tout en stimulant les muscles grâce à des impulsions électriques régulières. Arrivé sur Mars, le valeureux voyageur se réveillera alors en pleine forme. Mais avec des os plus fragiles, malgré tout.

Par Dorian Peck.

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