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Ressusciter des espèces disparues : oui, mais à quel prix ?

Stagiaire Le Vif

La science rêve de réintroduire des espèces disparues dans notre paysage, mais le sujet fâche. N’est-il pas préférable de se concentrer sur la conservation des espèces actuelles ?

En pleine recherche pour tenter une prouesse historique, la science semble déterminée à faire revivre d’ici deux ans des espèces éteintes, comme le légendaire mammouth laineux. Le projet, annoncé deux semaines auparavant, est aujourd’hui la cible de nombreuses critiques. Selon un article publié dans Nature Ecology and Evolution, des chercheurs australiens de l’Université du Queensland tirent la sonnette d’alarme : ramener à la vie des espèces disparues conduirait contre toute attente à la perte de la biodiversité. L’étude suggère en effet que les coûts liés à cette réintroduction d’espèces sacrifieraient le budget relatif à la conservation de celles encore vivantes.

Les chercheurs ont effectué une analyse de coût-bénéfice pour déterminer combien d’espèces les gouvernements de Nouvelle-Zélande et de Nouvelle-Galles-du-Sud (Etat australien) pouvaient se permettre de conserver. L’équipe a fondé ses estimations de coûts sur des espèces récemment disparues et leurs équivalents actuels. Ainsi, pour réintroduire 11 espèces disparues en Nouvelle-Zélande, l’expérience couperait dans le budget du gouvernement consacré à la protection de 31 espèces encore existantes.

Les scientifiques ont donc conclu, suivant les besoins que demandaient les animaux menacés, que les dépenses seraient considérables et complètement sous-estimées. Le professeur Possingham, directeur scientifique et l’un des auteurs de l’étude, a ainsi déclaré : « Si les risques d’échecs et les coûts associés à l’établissement de populations viables pouvaient également être calculés, alors les estimations de pertes nettes ou les occasions manquées seraient probablement beaucoup plus élevées « . Pour lui, la science part sur une mauvaise piste : l’argent devrait être dépensé autrement afin de se préoccuper d’abord des vivants.

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