© Reuters- Luke Mac Gregor

Prothèses PIP en Belgique : c’est confirmé

Une femme témoigne : on lui a bien implanté des prothèses mammaires PIP dans un hôpital belge. Elle contredit ainsi les affirmations de l’Agence fédérale des médicaments.

Des prothèses mammaires PIP au gel frelaté, sujettes à ruptures et à fuites, ont été implantées dans certains hôpitaux du pays, contrairement à ce qu’affirmait mardi l’Agence fédérale des médicaments, indique vendredi Le Soir, se basant sur le témoignage d’une lectrice.

Victime d’un cancer du sein, cette patiente s’est fait implanter deux prothèses de la firme controversée, en décembre 2008, dans un hôpital de la banlieue liégeoise.

Ce témoignage confirme les déclarations du Dr Jean-Luc Nizet, chef du service de chirurgie plastique au CHU de Liège, convaincu que certains hôpitaux ont posé des prothèses PIP en Belgique. La chirurgienne, membre de la Société royale belge de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, qui a opéré la patiente, vient de l’informer « qu’il faut retirer ces prothèses, interdites depuis avril 2010 ».

Des fabricants de prothèses jouent la carte de la transparence

Opération portes ouvertes et geste commercial : des fabricants français d’implants mammaires ont décidé de contre-attaquer après le « séisme » de l’affaire des prothèses PIP, en jouant la carte de la « transparence et de la responsabilité ».

« PIP c’est clairement une fraude. A la suite de cela, nous avons eu des contrôles et des analyses (par l’agence des produits sanitaires Afssaps, ndlr) et les résultats étaient bons », a assuré Olivier Pérusseau, le patron de la société Sebbin, numéro deux français du secteur de la fabrication d’implants mammaires, derrière Eurosilicone.

« Le processus de fabrication est resté très artisanal avec une intervention humaine constante durant la conception de l’implant à partir d’un gel de silicone américain », a expliqué Nicolas Landas, responsable de fabrication. « Dans le processus de fabrication, on passe 50 pc du temps au contrôle de qualité, avec une dizaine de tests tout au long du processus de fabrication », indique M. Pérusseau.

Autre fabricant français, Cereplas basé dans le Nord, vit lui très mal « l’empoisonnement PIP ». « Nos exportations sont totalement bloquées alors qu’on fait 75 pc de notre chiffre d’affaires à l’étranger » explique à l’AFP son PDG David Leleu. « Nous avons décidé de laisser les médias décrocher de l’affaire et lorsque le soufflé médiatique sera descendu, on recommencera à communiquer » indique-t-il.

Sebbin et Cereplas ont tous deux décidé de diminuer leurs tarifs en guise de geste vis-à-vis des femmes « victimes » porteuses d’implants PIP au gel « frelaté » et qui ont décidé de se les faire retirer.

LeVif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire