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Pourquoi les Néerlandais parlent-ils si fort ?

Muriel Lefevre

Les différences culturelles peuvent être une inépuisable source de conflit. Il suffit de quelques jours de vacances pour s’en rendre compte.

L’écrivaine Marie-Thérèse Claes et sa collègue hollandaise Marinel Gerristen reviennent dans les colonnes du Standaard sur les différences qui existent entre les peuples et les incompréhensions qui en découlent lorsqu’on y est confronté.

Dans la culture américaine et de langue germanique, on est très explicite dans sa communication. Tout est traduit par des mots et les termes choisis doivent empêcher toute ambiguïté. Seulement voilà : 80 % de la population mondiale communique de manière beaucoup plus implicite et se base principalement sur le contexte dans lequel ces mots sont dits. Dans les cultures de l’Europe du sud et orientales, on communique principalement de cette manière, car l’on se connait mieux que dans les communautés plus individualistes comme la nôtre.

Pourquoi les Néerlandais parlent-ils si fort ?

Prenons l’exemple de nos voisins bataves qui ont la réputation de parler fort. Si c’est bel et bien le cas, cette mentalité est due à leur culture calviniste où on apprend à ne rien cacher avec comme corollaire une culture de la parole exacerbée. Dès l’école on leur apprend à être critiques; à avoir rapidement sa propre opinion et à l’exprimer sans ambages.

Ce ne sont pas les seules subtilités de langage évoquées par les deux auteurs. Par exemple on ne s’adresse pas partout aux gens de la même manière. Si en anglais le « you » s’applique à toutes les sauces, en français il existe une nuance de politesse entre le « tu » et le « vous » alors qu’au Viêtnam, il existe une nuance pour presque chaque personne à qui on s’adresse. Ou encore, en Allemagne, il est considéré comme très familier de s’adresser à quelqu’un par son prénom. La durée du silence qui suit une question peut aussi varier d’un pays à l’autre. Par exemple en France on va se sentir obligé de reparler après 0.3 seconde alors que dans d’autres cultures ce temps peut être beaucoup plus long. Autre exemple, dans les cultures où l’égalité homme-femme est peu présente, les femmes vont avoir une voix plus ténue.

Si les différences persistent, on constate pourtant l’apparition de culture hybride suite à des relations interculturelles. Celles-ci « apparaissent, changent et laissent la place à une nouvelle culture; tout dépend du contexte ». Cependant si l’on perçoit des changements, les codes culturels sont tellement ancrés en chacun de nous qu’on ne peut les changer en trois coups de cuillère à pot.

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