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Pourquoi être un gros égoïste ne vous aidera pas

Le Vif

Si les égoïstes peuvent espérer de leur comportement asocial des bénéfices à court terme, sur le long terme c’est l’entraide et la communication qui se révèlent payantes.

Une nouvelle étude, publiée dans le magazine Nature Communication et qui vient contredire une autre étude de 2012, révèle que ceux qui ne pensent qu’à eux assurent leur propre disparition et que la sélection naturelle préfère l’entraide à l’égoïsme.

En se basant sur des jeux de rôle comme le dilemme de prisonnier, il a été démontré que si nous n’avions développé que nos tendances égoïstes, l’homme aurait depuis longtemps disparu de la terre. Dans l’expérience du dilemme du prisonnier, deux suspects qui ont effectué un cambriolage sont entendus. Il n’y a pas assez de preuve contre eux pour les inculper, sauf en cas de dénonciation. Si l’un des deux dénonce l’autre, celui-là sera libéré et l’autre écopera d’une peine d’un an de prison. S’ils se dénoncent mutuellement, ils auront chacun 6 mois de prison. Si aucun de deux ne dénonce l’autre, ils auront chacun un mois de prison. Selon le célèbre mathématicien John Nash, la meilleure option consiste dans ce cas-ci à ne pas se taire sous peine d’aller un an en prison si l’autre vous dénonce. Si l’égoïsme est tellement bénéfique pour l’individu, une équipe de chercheurs de la Michigan State University s’est demandé pourquoi il existe tout de même de l’entraide dans le monde animal, microbien et chez les hommes. Et de conclure que si dans le dilemme du prisonnier il n’existait pas d’entraide, c’est parce qu’ils ne pouvaient pas communiquer entre eux. S’ils avaient pu le faire, ils se seraient mis d’accord et n’auraient écopé que d’un mois de prison.

« L’égoïsme n’est pas tenable du point de vue de l’évolution »

« Sur le court terme, l’égoïsme peut se révéler porteur, mais pas sur le long terme » nous dit Christoph Adami, l’auteur de l’étude. « L’égoïsme n’est pas tenable du point de vue de l’évolution ». Malgré le message de fraternité de cette nouvelle étude, elle ne vient pas pour autant contredire le concept du « gène égoïste » du biologiste britannique Richard Dawkins. Ce dernier défend l’idée que les organismes vivants n’existent que pour transmettre leur matériel génétique. La nouvelle étude est même plutôt complémentaire à cette théorie puisque les gènes tirent profit de groupes collaboratifs. Ce ne sont en effet pas les individus qui doivent survivre, mais les gènes qui n’utilisent les organismes particuliers que comme moyen de se transmettre.

TE/ Trad ML

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