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Peut-on être accro au Coca-Cola light ?

Certaines personnes boivent jusqu’à deux litres de cette boisson gazeuse sans sucre par jour. Au point de développer une vraie dépendance? Enquête.

Peut-on devenir dépendant au Coca-Cola light? Certains aficionados de la célèbre boisson gazeuse, première des ventes dans le domaine du « light », affirment en consommer près de deux litres par jour et ne plus pouvoir s’en passer. « Quand je travaillais à la bibliothèque, j’en buvais à ma pause. Depuis, c’est devenu un rituel », raconte Juliette, qui se décrit elle-même comme une « accro ». La jeune femme de 23 ans confesse en effet boire plus d’1,5 L du breuvage par jour.

A-t-elle pour autant développé une addiction? « Non », affirme le Dr Karila, psychiatre-addictologue à l’hôpital Paul Brousse à Villejuif. « L’addiction est une maladie symbolisée par la perte de contrôle où le patient est capable de tout perdre pour assouvir sa dépendance. » Pas de quoi s’alarmer, donc.

Juliette use pourtant de différents stratagèmes pour assouvir son envie. « Après ma prépa’, j’ai déménagé et là, loin du domicile familial, j’ai pu laisser libre cours à mon addiction. J’achetais de grandes bouteilles de Coca light à foison! Et quand j’étais fauchée, je me rabattais sur les marques bon marché que je laissais longtemps au frigo afin que le froid masque le mauvais goût… » Julie, autre « addict », n’hésite pas à s’endetter auprès de ses collègues pour acheter sa canette quotidienne. Thomas, lui, avoue être régi par « un réflexe alimentaire ». « Je ne sais pas si j’aime ça, ou pas, explique-t-il. Mais, je me rends compte à quel point je suis dépendant lorsque je me démène le dimanche pour en trouver. Au même titre que des cigarettes. »

« Une surexpression de plaisir au niveau du cerveau »


Ce besoin presque physique pourrait-il s’expliquer par la grande présence d’édulcorant dans la boisson (même si la recette reste secrète)? Contacté par LEXPRESS.fr, Coca-Cola n’a jamais donné suite à nos appels. D’après le Journal officiel du l’Union européenne du 18 juin 2006, il est avéré que l’aspartame a un pouvoir sucrant deux cent fois supérieur à celui du sucre blanc traditionnel. Cependant, d’après le Dr Karila, « la dépendance à l’aspartame n’a jamais été prouvée ». C’est pourquoi le spécialiste préfère parler d’une « surexpression de la sensation de plaisir au niveau du cerveau » qui cultive cette envie.

Autre explication: la vertu coupe-faim de la boisson. « Le Coca light me permettait de faire un pause sucrée ‘diététique’ à l’heure du goûter », se souvient Julie, ancienne grande consommatrice. Le Dr Cocaul, nutritionniste, rencontre régulièrement des patientes dans ce cas: « Les personnes soumises à un régime doivent cesser de consommer des sucres rapides. Ainsi, le Coca-Cola light, qui ne comporte aucune calorie, devient le remplaçant idéal. Il comble les petits creux et rend les régimes plus simples. »

Les accros au Coca light en témoignent, une consommation excessive de cette boisson gazeuse et sucrée n’est cependant pas sans effets.

Après une année à 2 L par jour, Juliette, proche de l’ulcère d’après son médecin généraliste, a dû lever le pied. « Je ne bois plus qu’une à deux canettes par jour et parfois un peu le soir…  » explique la repentie. Autre conséquence soulevée par Manon*: « Le Coca light me désaltère tellement que je ne bois plus d’eau », s’amuse la jeune femme.

Cette « dépendance » au Coca-Cola light touche en majorité des femmes, cibles principales de ce produit sans sucre. Les hommes, eux, préfèrent le Coca Zéro ou sa version authentique, le Coca rouge…

Angelina Guiboud, L’Express.fr

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