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On en sait un peu plus sur le « triangle des Bermudes » de l’espace

Muriel Lefevre

À une centaine de kilomètres au-dessus du Brésil, il existe un endroit qui intrigue les astronautes autant que les scientifiques. En effet, dans la zone dite de l’anomalie magnétique de l’Atlantique sud, les ordinateurs crashent et les satellites tombent en rade.

Mais cette zone du ciel est en train de perdre de son mystère.
Il existe sur les ceintures de Van Allen, soit des ceintures magnétiques qui piègent les particules à haute énergie issues du soleil , un endroit qui provoque de nombreux dégâts aux composantes électroniques et à l’homme. Celui-ci est situé dans la partie ou la ceinture intérieure de Van Allen touche au plus près la surface de la Terre. Cette zone est appelée l’anomalie magnétique de l’Atlantique sud ou encore AMAS ou SAA en anglais. À ce point donné, qui a la forme d’un canard, le niveau de radiations en provenance de l’espace est plus élevé qu’en d’autres points du globe.

L’Amas peut provoquer de tels dégâts que pour éviter toutes formes d’avaries, la Station spatiale internationale a été revêtue d’un revêtement spécial et que le télescope spatial Hubble ne réalise aucune observation lorsqu’il est dans la zone. Par ailleurs, lorsqu’il y a des tempêtes géomagnétiques de grande ampleur, le sud du Brésil est plus susceptible de voir ses grandes infrastructures métalliques comme les chemins de fer ou les réseaux de distribution d’eau endommagés.

Riccardo Campana et ses collègues de l’Institut National d’astrophysique à Bologne développent en ce moment un télescope spatial qui va tourner en orbite dans la partie basse de cette zone problématique et que l’on connait peu. Pour mieux évaluer les risques et cartographier la zone, ils ont analysé les données obtenues par un satellite équipé d’un détecteur de radiation actif entre 1996 et 2003 dans cette région, le BeppoSAX. Ils se sont rendu compte que les couches inférieures de l’Amas étaient moins chargées en radiation et que la zone voguait en direction ouest. En la situant plus facilement, ils pourront d’autant mieux l’éviter et du même fait épargner les appareils spatiaux.

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