Cette nouvelle espèce, baptisée "Kayentapus ambrokholohali", appartient au groupe de dinosaures "méga-théropodes", des bipèdes géants comme le Tyrannosaure rex. © iStockPhoto

On connait la raison de la longue absence des dinosaures dans les régions tropicales

Un climat très imprévisible le plus souvent chaud et sec explique l’absence aux tropiques des grands dinosaures herbivores pendant plus de 30 millions d’années après leur apparition sur la Terre, ont conclu des scientifiques.

Pendant des années, les paléontologues avaient avancé différentes théories sur le fait de savoir pourquoi ces dinosaures à long cou, les sauropodomorphes, ont aussi longtemps évité les régions tropicales alors qu’ils étaient nombreux à de plus grandes latitudes au nord comme au sud de l’Equateur.

Ces travaux paraissent lundi dans les Comptes rendus de l’académie américaine des sciences (PNAS).

Les chercheurs ont pu reconstituer le climat de cette époque à partir d’isotopes de carbone et d’oxygène extraits de roches déposées par les rivières au Nouveau-Mexique (sud-ouest des Etats-Unis), à un endroit appelé Ghost Ranch où des fossiles de certains dinosaures ont été découverts.

Ces roches datent d’une période allant de 205 à 215 millions d’années qui correspond à la fin du Triasique.

Les dinosaures ont commencé à faire leur apparition il y a environ 230 millions d’années. Leur disparition brutale il y a 65 millions d’années a été attribuée à différentes théories dont la plus souvent avancée est un changement cataclysmique du climat terrestre après la chute d’une énorme météorite.

Pour cette recherche, les auteurs ont conclu que le climat aux tropiques était très instable, chaud et sec, et ce en raison de niveaux très élevés de dioxyde de carbone (CO2), quatre à six fois plus qu’aujourd’hui.

Selon eux, il y avait des saisons humides durant certaines années, suivies de sécheresses extrêmes, qui provoquaient de grands incendies dégageant des températures dans l’air jusqu’à 600 degrés.

De grands incendies dégageant des températures dans l’air jusqu’à 600 degrés

Ces scientifiques ont pu déterminer les températures produites par ces feux en analysant les fossiles de charbon de bois. Des pollens fossilisés ont aussi permis d’identifier les variétés de plantes qui existaient dans cette région. Ils ont pu enfin, avec des fossiles, déduire quelles sortes d’animaux vertébrés se trouvaient dans cet écosystème.

Cet environnement n’était pas propice à une végétation abondante permanente, dont les descendants de l’ère jurassique, comme le brachiosaure, le diplodocus et le brontosaure, avaient besoin pour se nourrir.

« Les conditions climatiques de l’époque étaient similaires à celles, arides, qui règnent aujourd’hui dans le sud-ouest des Etats-Unis, avec toutefois une végétation près des rivières ainsi que de la forêt durant les périodes humides », explique Jessica Whiteside, une paléontologue de l’université de Southampton au Royaume-Uni, un des auteurs de cette recherche.

« Ce climat, avec des fluctuations aussi extrêmes, ainsi que les vastes incendies qui se produisaient périodiquement permettaient seulement aux petits dinosaures bipèdes carnivores de survivre comme le Coelophysis », estime-t-elle.

Quand ces roches se sont déposées sur le lit des cours d’eau à la fin du Triasique, le nord du Nouveau-Mexique était très proche de l’équateur, à la même latitude que la pointe sud de l’Inde aujourd’hui, rappellent ces scientifiques.

Contenu partenaire