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Les Wallons sont plus investis dans leur travail que les Flamands

La façon d’appréhender le stress en entreprise diffère selon le secteur d’activité, le pays, mais aussi la culture. Au sein même de la Belgique, les différences d’attitudes face au stress sont flagrantes entre Flamands et Wallons. Chacun son investissement, ses failles et sa façon d’y résister.

Une étude internationale réalisée par l’Institut de Médecine environnementale (IME) de Paris et l’Institute of NeuroCognitivism (INC) de Bruxelles, pointe les principaux facteurs de stress au travail. L’étude a été menée en octobre dernier auprès de 7.025 actifs, dont 2 000 Belges.

Selon les résultats de cette étude, le stress peut être engendré par l’hyperinvestissement émotionnel qui engendre une frustration si l’on ne parvient pas à atteindre ses objectifs personnels, par une démotivation liée au manque de résultat et de reconnaissance, par un manque de sens d’esprit d’équipe, ainsi qu’une communication managériale inadaptée. L’une des clés pour modérer le stress serait une meilleure adéquation entre responsabilité confiée et pouvoirs réels de l’employé pour réduire le stress.

Les Flamands résistent mieux au stress

36% des Belges francophones reconnaissent que leur travail les stresse contre 33% des néerlandophones. Ces 3% semblent bien minces, mais sont révélateurs d’une attitude bien différente face au travail. Le degré de résistance au stress dépend de l’implication et de la vision du travail. Seuls 15 % des néerlandophones confient se sentir facilement stressés pour gérer un problème au travail, contre 23% des francophones. Les Wallons décrochent la palme de l’hyperinvestissement émotionnel, ce qui se traduit par une passion démesurée, mais aussi une frustration liée à l’insatisfaction. Insatisfaction souvent associée à un déséquilibre entre la responsabilité confiée et le pouvoir réel de l’employé. Les Flamands ont une implication moindre dans leurs tâches, ce qui leur permet de mieux résister au stress. Ils seront moins passionnés, plus sereins et pragmatiques.

Les Wallons sont plus épuisés psychologiquement

Une conséquence du stress est l’épuisement psychologique. Elle affecte 35% des francophones contre 22% des néerlandophones. La culture du résultat est aussi un important facteur de stress, 28% des Wallons se démotivent par manque de résultat ou de reconnaissance face à 19 % des néerlandophones. Ils sont aussi les moins nombreux (22%) à devoir faire des tâches qui ne les motivent pas contre 32 % des francophones. Il apparaît également que 18 % des Belges francophones et les Français ressentent « un sentiment de déception ou de frustration même si les résultats sont bons et reconnus comme tels » versus 12 % des Belges néerlandophones. Conséquence directe, l’échec au travail donne à 16 % des francophones et des Français « le sentiment d’un véritable traumatisme dont ils ont du mal à se remettre » versus 9% des néerlandophones.

Les Belges néerlandophones sont, parmi tous les sondés, les moins curieux, les moins souples, prenant le moins de recul, le moins le temps de la réflexion et assumant le moins bien leur opinion personnelle.

Par contre, face aux problèmes au travail, ce sont eux qui prennent le moins appui sur leurs principes, leurs certitudes (versus 39 % des Belges francophones ou 54 % des Français), et qui dramatisent le moins la situation. Enfin, les Belges néerlandophones parviennent davantage que les Français et Belges francophones à lâcher prise, plutôt que de s’attacher à tout prix à leur façon de faire.

Le wallon est ainsi paradoxalement plus proche du français dans son comportement face au travail.

Astrid Thins

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