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Les scientifiques mettent en garde contre la « maladie X »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé établit une liste, destinée aux scientifiques, de maladies et d’agents pathogènes susceptibles de causer une pandémie. Cette année, elle y a ajouté la maladie X afin de recommander aux chercheurs de rester vigilants face aux maladies inconnues.

Pour l’instant, il est donc inutile de s’inquiéter de la maladie X puisqu’elle n’existe pas. Comme l’écrit le quotidien De Morgen, les maladies qui figurent sur la liste doivent répondre à deux critères : elles doivent avoir le potentiel de causer un état d’urgence sanitaire et il faut qu’il y ait une pénurie de moyens efficaces pour endiguer la maladie. Sur la liste, on retrouve notamment le SRAS, le virus Ebola et le virus Zika.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) explique sur son site que « la maladie X représente la conscience que la prochaine épidémie internationale sérieuse peut être causée par un agent pathogène dont on ne sait pas encore qu’il rend les gens malades ». Elle peut frapper à n’importe quel moment.

Maladie inédite

« Nous avons des indications que la prochaine grande émergence sera quelque chose d’inédit », déclare John-Arne Rottingen, conseiller scientifique à l’OMS au quotidien britannique The Telegraph. « C’est peut-être bizarre de mettre un X, mais le fait est que nous devons être prêts à agir rapidement, par exemple en matière de vaccins et de tests », ajoute-t-il.

Interrogé par De Morgen, Roeland Scholtalbers, porte-parole de l’Institut de Médecine tropicale, estime que la vigilance de l’OMS découle des nombreuses victimes causées par le virus Ebola entre 2014 et 2016. « On a vu que l’OMS et le monde entier ont été surpris et qu’il n’étaient pas suffisamment préparés à ce genre d’épidémies », explique-t-il au Morgen.

Cependant, la tâche est ardue pour les scientifiques, car on ignore où chercher l’origine de ces nouveaux agents pathogènes. Ils peuvent venir de mutations de la nature, comme le virus du VIH transmis des chimpanzés aux humains. Ils peuvent également venir de l’humain. « La biologie synthétique permet de créer de nouveaux virus mortels. Ces nouvelles maladies contre lesquelles personne n’est immunisé peuvent rapidement se propager par la population », déclare Rottingen, même si selon lui les évolutions de la nature représentent la plus grande menace.

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