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Les gauchers ont plus de chances d’avoir des troubles mentaux

De nombreux chercheurs s’intéressent à la raison pour laquelle on utilise une main plutôt que l’autre pour écrire, manger ou lancer une balle. Cela pourrait aider à faire la lumière sur les troubles liés au développement du cerveau, tels que la schizophrénie, la dyslexie et le trouble de l’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA), qui sont plus présents chez les gauchers, rapporte The Wall Street Journal.

Environ 10 % des personnes seraient gauchères, selon les estimations des experts, et 1% serait ambidextre. Le fait de ne pas utiliser sa main droite est en partie déterminé par la génétique, mais pas seulement. Les chercheurs ont constaté que les vrais jumeaux n’utilisaient pas toujours la même main, selon The Wall Street Journal.

L’environnement jouerait également un rôle déterminant et serait particulièrement lié au stress dans l’utérus. Les mères ayant vécu un stress anormalement important durant leur grossesse auraient plus de chance de donner naissance à un gaucher.

Le journal rappelle qu’il n’y a pas de différence significative entre le QI des gauchers et celui des droitiers, mais le fait d’être gaucher semble être lié à un plus grand risque de troubles psychiatriques et de trouble du développement : alors que 10 % de la population est gauchère, 20% des personnes atteintes de schizophrénie sont gauchères. Ce phénomène a également été observé chez les personnes dyslexiques ou celles soufrant de THADA, mais sans pouvoir en déterminer les causes.

Selon les chercheurs, cela pourrait être lié au concept de latéralisation cérébrale. Le cerveau est divisé en deux parties et exécute des tâches séparées dans des zones spécialisées. Par exemple, la zone de langage se trouve principalement dans l’hémisphère gauche.

Chez les droitiers, c’est le côté gauche du cerveau qui domine, mais cette tendance n’est pas la même chez les gauchers. Quelque 70 % des gauchers ont un hémisphère gauche dominant, alors que 30 % semblent présenter un hémisphère droit dominant ou une symétrie, selon le psychiatre Metten Somers, spécialiste de l’asymétrie cérébrale à l’université d’Utrecht aux Pays-Bas.

Or, certains chercheurs affirment que des troubles peuvent apparaître lorsque le cerveau fonctionne de manière symétrique. En effet, les personnes atteintes de schizophrénies présenteraient un cerveau symétrique, selon plusieurs études. Or, on sait qu’il y a un part importante de gauchers parmi les schizophréniques.

Les chercheurs ne connaissent pas encore beaucoup de choses sur les gauchers, car ils ont longtemps été exclus des recherches scientifiques sur le cerveau puisqu’on savait que leur fonctionnement était différent.

Mais les experts suggèrent déjà que le fait d’être gauchers ou ambidextres soit considéré comme un facteur de risque pour les troubles psychiatriques ou du comportement, ce qui pourrait permettre un diagnostique plus précoce.

Le Vif.be

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