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Les chips sont-ils addictifs ?

Muriel Lefevre

Pourquoi, lorsque l’on ouvre un paquet de chips, a-t-on tendance à le finir jusqu’à la dernière miette ? Des chercheurs se sont penchés sur ce problème métaphysique…

Beaucoup d’entre nous ont déjà été confrontés, bien malgré eux, à ce phénomène étrange qui fait que lorsqu’on ouvre un paquet de chips, pas un ne survit. Les chips seraient-ils addictifs ?

Lors du très sérieux 245e Congrès annuel de l’American Chemical Society (ACS), Tobias Hoch, du Centre Emil Fisher, a tenté d’expliquer cet étrange phénomène qui fait que, lorsqu’il est question de chips, l’humain n’a plus guère de volonté. Hoch définit ce phénomène sous les termes d’hyperphagie hédoniste. Celle-ci peut se résumer comme une prise compulsive, en vue d’obtenir du plaisir, d’aliments précis et choisis et qui est ensuite suivie d’un sentiment de honte. Ce en quoi l’engloutissement d’un paquet de chips jusqu’à la dernière miette pourrait bien correspondre.

Les rats aiment aussi les chips

Pour réaliser son étude, le chercheur a fait appel, non pas à des êtres humains, mais bien à des rats qui sont, eux aussi, de grands amateurs de chips. Il a proposé à ces derniers trois plats : leur repas habituel, un mélange à base de gras et de glucides, et des chips. S’ils ont mangé les trois à parts égales, c’est le dernier qui semblait susciter le plus d’enthousiasme. Le chercheur a également soumis les rats à un examen par imagerie par résonnance magnétique à contraste renforcé au manganèse (MEMRI). Contrairement aux deux autres menus, il semble que le chips provoquerait bien quelque chose dans les régions cérébrales qu’on associe au plaisir. Le chips contiendrait un déclencheur moléculaire, une sorte de gâchette du plaisir, qui stimulerait la partie du cerveau qui identifie les récompenses.

Cette découverte qui, a priori, ne va pas révolutionner le monde, pourrait néanmoins avoir des déclinaisons utiles pour la santé publique puisqu’en isolant ce déclencheur, il pourrait faire partie d’un traitement anti-grignotage. A contrario, Hoch pense qu’il est, pour l’instant, pas encore possible de rendre irrésistibles des aliments qui — bien que bénéfiques pour la santé — sont totalement impopulaires.

M.L.

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