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Les ancêtres des baleines étaient d’immenses prédateurs à dents

Les ancêtres des baleines actuelles, ou en tout cas de certaines baleines, ne possédaient pas de fanons pour filtrer l’eau. Ils étaient dotés de gencives et de dents, et sont devenus géants bien avant de changer d’alimentation, suggère une étude de Felix Marx, paléontologue de l’Institut des sciences naturelles de Belgique, et Robert Ewan Fordyce, professeur de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande.

Les deux chercheurs, dont l’étude a été publiée jeudi dans le journal Current Biology, ont analysé le crâne d’une baleine vieille de 34 millions d’années, un Llanocetus denticrenatus. Le fossile en question est l’un des deux plus vieux aïeuls des baleines à fanons modernes dont on a retrouvé la trace.

Alors que les baleines actuelles, dont l’immense baleine bleue, se nourrissent de minuscules proies en filtrant d’énormes volumes d’eau grâce à leurs fanons, le Llanocetus denticrenatus avait des petites dents pointues espacées. Et d’après l’usure de ces dents, il était capable d’ingérer des proies jusqu’à 30 cm de long. Malgré ce mode d’alimentation très différent de celui de ses descendants, ses dimensions rivalisaient avec celles des baleines que nous connaissons aujourd’hui: il faisait environ huit mètres de long, avance l’étude notamment au regard de la taille de son crâne. Si les baleines sont connues pour leur comportement très doux, celui de leurs ancêtres était vraisemblablement tout différent, commente Felix Marx dans un communiqué relayé par l’Institut des sciences naturelles de Belgique. « Llanocetus était à la fois grand et féroce prédateur », souligne-t-il.

On savait déjà que les baleines à fanons descendaient de cétacés à dents. Mais on pensait que ces cétacés à dents possédaient aussi des fanons, ce qui ne semble pas être le cas. L’étude suggère également que les baleines sont devenues géantes avant de changer d’alimentation.

D’après les deux paléontologues, les baleines auraient perdu leurs dents au profit de grosses gencives qui se seraient peu à peu complexifiées jusqu’à devenir des fanons, sans doute pour retenir plus facilement les petites proies.

Belga

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