Il s'agit du deuxième satellite de la mission Sentinel 2, menée dans le cadre du programme européen d'observation de la Terre Copernicus. Il donnera une vision inédite de la Terre. © esa

Le satellite Sentinel-2B offrira une vision inédite de la Terre

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Une fusée Vega a décollé du Centre spatial de Kourou, en Guyane, emportant le satellite Sentinel-2B dans le cadre du programme européen d’observation de la terre Copernicus. En quoi consiste la mission de ce nouveau satellite mis sur orbite ?

Qu’est-ce que le Sentinel-2B ?

Le satellite Sentinel-2B est le jumeau du Sentinel-2A mis sur orbite le 23 juin 2015. Il est aussi construit par Airbus Defence and Space. Sentinel-2B vient étoffer la constellation Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre impliquant l’Union européenne, les Etats membres et l’agence spatiale européenne.

D’un poids total de 1.130 kilos au lancement, il est le cinquième satellite du programme Copernicus à être lancé. Outre son « frère jumeau », Sentinel-B rejoindra les satellites Sentinel-1A et 1B, lancés respectivement le 3 avril 2014 et le 25 avril 2016, ainsi que le satellite Sentinel-3A, qui a été mis sur orbite le 16 février 2016. Sentinel-3B est en préparation. Il sera envoyé dans l’espace vers la fin de l’année, à une date qui reste à établir.

Quelle sera sa mission ?

Sentinel-2B sera placé sur une orbite héliosynchrone à environ 786 kilomètres d’altitude à 180° d’écart de Sentinel-2A. Sa mission est principalement dédiée, grâce à ses imageurs optiques haute résolution, au contrôle des terres émergées et des profils côtiers à l’échelle planétaire. Il pourra ainsi obtenir une nouvelle image complète des terres émergées à 10 mètres tous les 5 jours, offrant une vision tout à fait inédite de la Terre alors que Sentinel-A a besoin de dix jours pour assurer une couverture globale du sol. Ce survol plus fréquent des terres est particulièrement apprécié des scientifiques dans leur observation de la terre et notamment dans l’analyse des zones agricoles, de l’évolution des sols et de la végétation des zones côtières.

Pourquoi deux satellites en orbite ?

La fait d’avoir deux satellites identiques en orbite permet une revisite des terres survolées. En passant de 10 jours à 5 jours, un suivi plus fréquent des surfaces est possible, ce qui augmente aussi les chances de pouvoir observer sans nuages les surfaces. De plus, si l’un des satellites Sentinel 2 devait tomber en panne, l’autre prendrait le relais et garantirait qu’il n’y a pas d’interruption des observations, un élément important vis-à-vis des services et des applications opérationnelles qui sont développées.

À quoi vont servir ces images satellites ?

Les images acquises servent à de nombreuses applications, et notamment au suivi du développement des cultures et des forêts, le suivi de l’occupation et de la nature des sols et des habitats, le suivi des pratiques et productions agricoles, en encore le suivi des littoraux. Elles aident également les scientifiques à mieux comprendre le fonctionnement et l’impact du climat et viennent en appui des humanitaires et gouvernements dans le cadre de situations d’urgence : glissements de terrain, éruptions volcaniques, inondations… détaille le site futura-sciences.com.

Quelle est la technologie utilisée ?

Comme l’explique aussi le site futura-sciences.com, a la différence des satellites radars de la famille Sentinel 1, les Sentinel 2 sont des satellites d’imagerie qui fourniront des images optiques dans 13 bandes spectrales avec des résolutions de 10, 20 et 60 mètres et des fauchées de 290 kilomètres de large. Des performances qui « ont nécessité de faire travailler les meilleurs opticiens et polisseurs européens », explique Jean Dauphin, directeur des programmes d’observation de la Terre, de navigation et scientifiques chez Airbus Defence and Space cité par le site scientifique. Le principal intérêt de ces satellites d’observation de la Terre est leur capacité à observer notre planète dans 13 bandes spectrales en offrant différentes résolutions spatiales dans les domaines du visible et du proche infrarouge jusqu’à l’infrarouge de courte longueur d’onde.

Combien de temps durera sa mission ?

Copernicus vise à observer et surveiller la Terre à des fins environnementales et de sécurité. Officiellement lancé en 1998, le programme doit s’étendre au moins jusqu’à la mi-2030. Le satellite-2B est conçu, lui, pour fonctionner pendant au moins 7 ans et 3 mois.

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