Les scientifiques espèrent trouver sur Tchouri les molécules "primitives" présentes au moment de la formation des planètes. © esa

Le robot Philae fête son premier anniversaire sur la comète Tchouri

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

C’est l’heure du bilan pour le robot Philae, un an pile après son atterrissage sur la comète Tchouri.

Philae a réalisé le 12 novembre 2014, il y a pile un an, une première historique en atterrissant sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, dite « Tchouri ». Cet exploit avait tenu en haleine le monde entier.

Après plusieurs rebonds imprévus, il s’est stabilisé à l’ombre, entre deux falaises. Equipé de dix instruments, le robot a travaillé pendant 60 heures avant de s’éteindre faute d’un ensoleillement suffisant pour ses batteries solaires.

Réveillé à l’improviste le 13 juin, le robot a alors établi plusieurs contacts avec la Terre mais ne communique plus depuis le 9 juillet, laissant craindre qu’il ne soit partiellement endommagé.

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« Il y a vraiment d’assez bonnes chances pour que nous puissions à nouveau établir un contact avec Philae. Disons 50/50 », selon Stephan Ulamec, responsable de l’atterrisseur à l’agence spatiale allemande DLR. « Nous pourrions avoir quelques contacts avec le robot dès cette semaine. Mais c’est surtout à partir de fin novembre, début décembre que nous espérons pouvoir redémarrer une série d’opérations scientifiques avec Philae », a déclaré Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique du robot, à l’AFP.

Besoin d’une communication stable avec Rosetta

Le but de la mission Rosetta, menée par l’ESA, est de mieux comprendre les comètes, témoins de la genèse du système solaire il y a 4,6 milliards d’années. Les chercheurs espèrent trouver des indices sur l’apparition de la vie sur Terre.

Philae a « permis de voir au millimètre près les grains à la surface » du noyau de la comète, déclare à l’AFP Nicolas Altobelli, scientifique à l’ESA./Para

ParaLors de son premier rebond, qui a soulevé un nuage de poussière, Philae a reniflé une série de composés volatils dont plusieurs molécules organiques qui sont des « briques de la vie ». /Para

ParaSes instruments ont aussi mis en évidence la présence d’un matériau organique carboné à la surface mais aussi sans doute dans le noyau cométaire. « Il nous reste à poursuivre l’analyse de ce matériau. Comme il est très réfractaire, il faut le faire chauffer pour qu’il se fragmente et entre dans nos instruments », indique M. Bibring.

Rien ne peut se faire sans une communication stable avec la sonde spatiale euroépenne Rosetta. « Il nous suffit d’avoir des contacts d’une dizaine de minutes par jour pour réaliser nos expériences. » La comète s’éloignant du Soleil, les températures vont baisser peu à peu. « Nous avons jusqu’à fin janvier » pour tenter de faire travailler Philae, indique M. Bibring.

Ensuite Philae pourra prendre une retraite bien méritée, en attendant que Rosetta ne le rejoigne en septembre 2016 pour finir sa vie sur la comète.

5 dates-clés dans la saga du robot Philae

12 novembre 2014

Le petit robot Philae, passager depuis plus de dix ans de la sonde spatiale européenne Rosetta, se pose sur le noyau de Tchouri. Le lendemain, le Centre national d’études spatiales (CNES) annonce que le robot-laboratoire, muni de dix instruments pour étudier la comète, s’est mis au travail. Mais après plusieurs rebonds à l’atterrissage, il se trouve sur une pente raide, dans un endroit peu ensoleillé, ce qui lui pose un problème car sa pile n’a une durée de vie que de 60 heures. C’est une batterie alimentée par des panneaux solaires qui doit prendre ensuite le relais.

15 novembre 2014

Faute d’un ensoleillement suffisant, Philae entre « en mode veille », début d’une longue hibernation.

13 juin 2015

Après sept mois de sommeil, le petit robot se réveille à l’improviste, grâce à la hausse de la température et de l’ensoleillement. Il communique pendant deux minutes avec la Terre via la sonde et transmet quelques données.

9 juillet 2015

Philae, qui n’avait pas donné de nouvelles depuis le 24 juin, communique durant vingt minutes avec Rosetta. Depuis ce huitième et dernier contact, le robot reste muet.

Début novembre 2015

L’activité de dégazage de la comète s’étant réduite, Rosetta tente de s’approcher de Philae afin d’établir un contact.

Avec AFP

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