anthrax © Reuters

Le Pentagone arrête ses recherches sur les armes biologiques après un problème avec la bactérie de la peste

Le Vif

Le Pentagone a décidé jeudi de geler l’activité de ses laboratoires de recherche sur les armes biologiques, le temps de vérifier toutes les procédures de sécurité après la découverte de failles dans plusieurs d’entre eux notamment avec des échantillons de bacilles de la peste et d’anthrax.

L’armée de terre américaine (US Army) a décrété un moratoire sur « la production, la manipulation, les essais et l’expédition » des substances biologiques dans les quatre laboratoires capables de produire ces substances, a-t-elle annoncé dans un communiqué. « Ces mesures resteront en place jusqu’à l’achèvement » d’une vérification des procédures de sécurité dans ces laboratoires, selon le communiqué. Cinq autres laboratoires militaires moins importants, qui ne produisent pas des substances biologiques, mais les utilisent, sont également concernés par une revue des procédures de sécurité. La fiabilité des procédures des laboratoires de recherche biologiques de l’armée américaine a été mise en doute au printemps dernier par la découverte de bacilles actifs de la maladie du charbon (anthrax) dans des lots de bacilles supposés inactifs expédiés par le laboratoire militaire de Dugway (Utah, ouest). Des lots suspects provenant de ce laboratoire ont été retrouvés dans 194 laboratoires aux Etats-Unis et dans 9 pays étrangers. Les concentrations en bacilles actifs étaient très faibles et aucune contamination humaine n’a été décelée. Une enquête indépendante diligentée par le Pentagone, dont les conclusions ont été rendues publiques en juillet, n’a identifié aucune faute majeure pour expliquer l’erreur. Le renforcement des mesures de sécurité annoncé jeudi fait suite à une nouvelle découverte de bacilles actifs de la maladie du charbon en dehors de l’enceinte confinée du laboratoire de Dugway, sans conséquence pour la santé humaine.

Il fait suite également à la mise en évidence d’une tenue « insuffisante ou incomplète » des registres des substances dans deux autres laboratoires de production, selon le communiqué de l’US Army.

La peste

Selon le porte-parole du Pentagone Peter Cook, les inspecteurs des Centres de contrôle et de prévention (CDC), organisme fédéral de santé publique, ont trouvé un échantillon de bacilles de la peste au laboratoire militaire chimique et biologique d’Edgewood (Maryland, Est). L’échantillon ne se trouvait pas dans l’enceinte confinée du laboratoire, mais à l’extérieur de celle-ci, dans un réfrigérateur, a-t-il ajouté. « Le CDC a soulevé la question de savoir s’il s’agissait d’une substance infectieuse ou non infectieuse », a déclaré le porte-parole. Des tests pratiqués par l’armée de terre américaine, à qui appartient le laboratoire, « ont déterminé que c’était non-infectieux », a-t-il poursuivi. Mais « un test supplémentaire est en cours » pour vérifier que c’est exact, a-t-il ajouté. Le porte-parole a aussi précisé qu’il y avait des doutes sur la gestion d’autres échantillons d’encéphalite équine. Selon lui, les experts du CDC estiment qu’il n’y a pas de risque pour la santé des employés du laboratoire ou pour le public en général. La peste est une maladie rare et dangereuse qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée. Le laboratoire de Dugway (Utah) a expédié pendant près de 10 ans, dans 194 laboratoires des Etats-Unis et de neuf pays étrangers, des échantillons de bacilles du charbon mal inactivés. Aucune contamination humaine n’a été décelée. Un nouveau rapport sur cette affaire doit être publié en octobre, a rappelé Peter Cook.

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