Le lancement d’ExoMars 2016 en vidéo

Le Vif

L’Europe se lance ce lundi dans une nouvelle aventure martienne pour tester sa capacité à faire atterrir un engin sur la planète rouge et pour « renifler » certains gaz de l’atmosphère dans l’spoir de trouver des indices de formes de vie actuelles. Décollage prévu à 10h30 (9h30 GMT).

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Après la défection des Américains pour raisons budgétaires en 2011, la mission européenne ExoMars 2016 a été montée en collaboration avec la Russie. Elle doit être suivie d’une autre mission européano-russe, ExoMars 2018, qui enverra un véhicule rechercher des traces de vie passées sur Mars. Prévue pour 2018, elle pourrait toutefois être retardée.

C’est une fusée russe Proton qui a la responsabilité d’expédier dans l’espace ExoMars 2016 composée d’une sonde capable de détecter des gaz à l’état de trace, baptisée TGO (Trace Gaz Orbiter), et d’un atterrisseur test nommé Schiaparelli. Le tir, depuis Baïkonour (Kazakhstan), est prévu lundi à 09H31 GMT (10H31 heure de Paris).

Si tout va bien, après un voyage de sept mois et un trajet de 496 millions de kilomètres, l’atterrisseur se séparera de la sonde le 16 octobre pour se poser sur la planète rouge trois jours plus tard.

C’est la deuxième fois que l’Europe part à l’assaut de la planète rouge. En 2003, elle a lancé avec succès Mars Express, qui a rempli sa mission scientifique.

Mais le petit atterrisseur britannique Beagle 2 largué par Mars Express n’a jamais donné signe de vie. Il a été repéré, onze ans après, partiellement déployé sur la surface de la planète.

Le module Schiaparelli d’ExoMars 2016 vise notamment « à apprendre à l’Europe comment atterrir sur Mars », souligne Jorge Vago, responsable scientifique de la mission ExoMars pour l’Agence spatiale européenne (ESA).

« Nous allons tester le freinage aérodynamique, le déploiement du parachute, l’allumage des rétrofusées et le matériau déformable » qui servira à amortir la chute de l’atterrisseur, explique à l’AFP Michel Viso, de l’agence spatiale française CNES.

A la recherche du méthane

Schiaparelli, qui porte le nom d’un astronome italien du XIXe siècle, pèse 600 kilos et a la taille d’une petite voiture. Dépourvu de panneaux solaires, il ne vivra que deux à quatre jours. Il est équipé d’une petite station météo.

Après avoir largué l’atterrisseur, la sonde TGO entrera dans une orbite elliptique et ralentira très progressivement pour se placer sur une orbite circulaire à 400 km d’altitude.

Ce n’est que vers la fin de l’année 2017 qu’elle commencera à faire de la science. Equipée d’instruments européens et russes, « TGO sera comme un grand nez dans l’espace », selon Jorge Vago. Elle doit rechercher des gaz à l’état de trace dans l’atmosphère de la planète, notamment ceux à base de carbone comme le méthane.

Ce gaz intéresse les scientifiques car sur Terre, il est à 90% d’origine biologique. En outre, sa durée de vie est limitée. Sa détection par TGO pourrait donc constituer un indice possible de la présence actuelle d’une vie micro-organique sur Mars. La sonde analysera « s’il est d’origine biologique ou bien s’il est le résultat d’un processus géologique », indique M. Vago.

TGO jouera aussi le rôle de relais de télécommunications pour la transmission de données entre la Terre et le robot d’ExoMars 2018. Ce dernier sera chargé de percer le sol de Mars jusqu’à deux mètres de profondeur et de prélever des échantillons qui seront analysés sur place. Il explorera une zone où se trouvent des argiles très anciennes.

L’espoir est de trouver des traces de molécules organiques qui auraient pu se trouver sur Mars « il y a environ quatre milliards d’années lorsque sa surface ressemblait plus ou moins à celle de la Terre, au moment où la vie est apparue sur notre planète », explique M. Vago.

ExoMars 2018, qui n’est pas en avance sur sa feuille de route, pourrait être retardée de deux ans, selon le directeur général de l’ESA Jan Wörner.

En outre, le budget des deux missions ExoMars, qui est actuellement de 1,2 milliard d’euros sur environ vingt ans (2002 à 2022) pour l’Europe, nécessite une rallonge conséquente.

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