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Le bisphénol A est toxique, même à faible dose

Les effets sanitaires du bisphénol A sont avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme, selon deux rapports de l’Anses rendus publics ce mardi.

Limiter l’exposition au bisphénol A (BPA) des femmes enceintes et des enfants est un objectif « prioritaire ». Ses effets sont en effet « avérés » chez l’animal et « suspectés » chez l’homme, affirme l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation française (Anses).

L’Anses préconise, dans deux rapports, l’utilisation de produits de substitution au BPA – un mélange de phénol et d’acétone utilisé dans la fabrication de nombreux plastiques – ce qui protègerait également la population de tout risque éventuel.

Le bisphénol A se trouve, selon l’Anses, dans « près d’une soixantaine de secteurs d’activité », dont la plupart des conditionnements d’aliments et boissons, les jouets et les articles de puériculture, voire les tickets de caisse des supermarchés et possiblement le matériel médical. Sa consommation est « en augmentation régulière ».

Des effets même à faible dose

Depuis trois ans, le BPA fait l’objet de travaux d’expertise et d’avis de l’agence, qui a déjà publié des recommandations sur la réduction des expositions et sur la nécessité d’un étiquetage. En juin 2010, le Parlement français – suivi un an plus tard par les autorités européennes – a interdit la fabrication et la commercialisation de biberons contenant du BPA.

Les deux rapports publiés mardi, sur les usages du bisphénol A d’une part et sur ses effets sanitaires d’autre part, sont fondés sur les études scientifiques disponibles et diverses expertises. « Ce travail met en évidence des effets sanitaires, avérés chez l’animal et suspectés chez l’homme », indique l’agence sanitaire, « et ce, même à de faibles niveaux d’exposition », c’est-à-dire à des « doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires ».

L’OMS ne prévoit pas de mesures particulières

L’agence considère désormais comme un « objectif prioritaire » la prévention des expositions des populations les plus sensibles que sont les nourrissons, les jeunes enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent. Elle lance aussi un appel à contribution pour recueillir à brève échéance, soit d’ici à fin novembre, toute donnée sur des produits de substitution et sur leur innocuité.

Il y a un an, l’agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a estimé que le BPA n’était pas dangereux et qu’il n’était pas nécessaire de modifier la dose journalière admissible, fixée à 0,05mg/kg de poids corporel.

En novembre dernier, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait estimé de son côté « prématuré » de prendre des mesures de protection contre le BPA.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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