Les cloches qui renferment les pousses de basilic © Olivier Morin/ AFP

Le basilic pousse désormais sous la mer

Stagiaire

Trouver du basilic sous la mer, c’est désormais possible en Italie. Des plongeurs se sont lancés dans cette expérimentation et les résultats sont déjà très concluants. L’initiateur du concept envisage d’ailleurs de varier cette culture dès cet été.

En Ligurie, dans le nord-ouest de l’Italie, des passionnés de plongée ont décidé d’expérimenter un nouveau concept: cultiver du basilic dans les fonds marins. À l’initiative de cette idée, un homme, Sergio Gamberini, PDG d’une société spécialisée dans les équipements de communication sous-marine. Il a décidé de transposer une activité issue de la ferme sous l’eau.

Avant le saut dans le grand bleu, l’expérience a d’abord été testée sur terre. Sergio a planté des graines dans une boîte en plastique placées sous un simple ballon. Résultat : les graines ont germé et ont poussé. Suite à cette réussite, il décide de s’engager dans un projet plus conséquent, mis sur pied depuis 4 saisons déjà et baptisé la Ferme de Nemo .

Le fonctionnement

À huit mètres de profondeur et à une centaine de mètres du rivage, des bacs de terreau ont été installés sous trois cloches en plastiques fixées au fond de l’eau. À l’intérieur de ces serres singulières, des plants de basilic ont été planté. Sous ces bulles, le taux d’humidité est maintenu entre 80 à 90% grâce à l’évaporation. La condensation fournit l’eau douce nécessaire aux plantes qui régénèrent elles-mêmes l’air de leur bulle grâce à la photosynthèse. Une plateforme fixée sous chaque cloche permet aux plongeurs de travailler librement sur leur plantation. Chaque jour, ils doivent plonger pour surveiller l’expérimentation. Un système de caméra est actuellement en cours de test pour contrôler à distance les pousses de basilic sous l’eau et ainsi évaluer leur vitesse de croissance.

L’avantage de cette technique est important : cultiver sous l’eau apporterait une stabilité thermique, car la température de la mer varie peu entre le jour et le nuit. À 8 mètres de profondeur, 60% de la lumière de la surface arrive aux plantes, ce qui est largement suffisant. En cette période, le thermomètre affiche 29°C dans ces serres nouvelle génération alors que l’eau est à 25°C. Cette technique permet également aux pousses d’être protégées des insectes sans utiliser de pesticides.

Après le basilic, d’autres idées pour cet été

Sergio Gamberini a choisi d’expérimenter cette technique d’abord sur le basilic, herbe aromatique emblématique de l’Italie qui est notamment la base du pesto local de Ligurie. Grâce à cette technique, ce basilic a poussé considérablement et la densité de son feuillage est désormais supérieure à la moyenne. Conséquence : la Ferme de Némo a décidé d’étendre cette expérimentation à la culture de laitue. Cet été, il envisage même de planter des champignons, des tomates, des fraises et des haricots.

Pour l’instant, ce projet n’est possible que de juin à septembre. Le reste de l’année, le matériel est rangé pour laisser les fonds marins en paix même si cette technique ne perturbe en rien l’écosystème. À termes, elle pourrait être une solution pour les régions arides en bord de mer qui ne disposent pas d’assez d’eau douce pour cultiver des légumes.

L’originalité de cette technique a été saluée et ce basilic sous-marin a été retenu comme l’une des 20 innovations mises en avant par l’Italie à l’Exposition universelle de Milan, consacrée au thème de l’alimentation.

Fanny Dehaye

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