La sècheresse fait ressurgir des sites archéologiques au Royaume-Uni

Le Vif

Une ferme romaine, des sites funéraires ou des habitations de l’âge de fer: la sècheresse observée au Royaume-Uni cet été a fait apparaître des marques dans des champs, révélant l’emplacement d’ouvrages remontant parfois à la préhistoire.

Pour les découvrir, des archéologues ont survolé la campagne britannique, qu’ils ont photographiée: l’aridité inhabituelle des sols a fait apparaître des motifs géométriques distinctifs, dénommés indices phytologiques, témoins d’une lointaine activité humaine.

« Cette vague de chaleur a fourni les conditions parfaites pour que nos archéologues puissent voir +à travers les sols+ », s’est réjoui Duncan Wilson, directeur général d’Historic England, un organisme public en charge de la préservation du patrimoine, qui mène ce travail de recherche. « Ces découvertes sont passionnantes », a-t-il ajouté.

Ces marques apparaissent car les vestiges modifient la fertilité des sols: là où des murs ont été construits puis enfouis avec le temps, les pierres brident la croissance des plantes en surface, qui résistent moins bien en période de sècheresse.

A l’inverse, les fossés qui avaient été creusés avant d’être remblayés au fil des siècles offrent un sol plus fertile, permettant aux cultures de résister plus longtemps.

Les photos aériennes d’Historic England montrent ainsi des prairies à l’herbe jaunie par la chaleur, avec des segments et des cercles plus clairs ou plus foncés, révélant la position de constructions et de tranchées.

L’analyse des premiers clichés a permis de découvrir plusieurs sites funéraires préhistoriques, ainsi que l’emplacement de deux monuments probablement érigés à l’époque néolithique, entre 3.600 et 3.000 avant JC, près de la ville de Milton Keynes, à une centaine de kilomètres au nord de Londres.

Elle a également révélé la position d’habitations de forme ronde remontant à l’âge de fer, ainsi que des vestiges de l’âge de bronze, dans les Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre).

Les chercheurs associés à Historic England se sont montrés enthousiastes quant au potentiel de découverte permise par cette météo inhabituelle.

« C’est excitant d’avoir eu une si longue période de chaleur. La dernière fois c’était en 2011, et nous avions découvert 1.500 sites, principalement dans les terres argileuses de l’est de l’Angleterre », a souligné Helen Winton, responsable du service d’enquête et de cartographie aériennes.

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