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La Nasa prête à lancer une sonde pour aller prélever des échantillons sur un astéroïde

Le Vif

La Nasa doit lancer jeudi la sonde Osiris-Rex, dont la mission inédite pour l’agence spatiale américaine sera de brièvement toucher un astéroïde pour y prélever des échantillons et les ramener sur la Terre.

Les scientifiques espèrent détecter dans ces prélèvements des éléments permettant de percer le mystère des origines du système solaire et peut-être de la vie.

Le lancement de ce vaisseau de deux tonnes est prévu à 19H05 (23H05 GMT) depuis la station de l’US Air Force de Cap Canaveral, près du Centre spatial Kennedy en Floride (sud-est) à bord d’une fusée Atlas V de la société américaine United Launch Alliance.

Les dernières prévisions météorologiques donnent 80% de chances de conditions favorables au moment du décollage.

« Le principal objectif d’Osirix-Rex est de ramener au moins 60 grammes de matériaux riches en carbone qui seront prélevés à la surface de l’astéroïde Bennu », explique Dante Lauretta, professeur de science planétaire à l’université d’Arizona, le responsable scientifique de cette mission de 800 millions de dollars.

« Nous espérons que ces échantillons contiendront des molécules organiques datant des débuts du système solaire, il y a 4,5 milliards d’années, qui pourraient fournir des informations et des indices sur les origines de la vie », dit-il.

La sonde doit atteindre Bennu en août 2018. Il s’agit d’un gros cailloux noir de 492 mètres de diamètre qui tourne autour du soleil en 1,2 année et se rapproche très près de la Terre tous les six ans, à une distance proche de celle nous séparant de la Lune.

Il existe même un faible risque (une chance sur 2.500) que Bennu entre en collision avec notre planète entre 2175 à 2196, selon les calculs de la Nasa.

Une fois dans le voisinage de l’astéroïde, les cinq instruments à bord du vaisseau spatial permettront de le cartographier en trois dimensions, d’identifier les minéraux et substances chimiques se trouvant à sa surface et de sélectionner un site où prélever des échantillons.

En juillet 2020, la sonde touchera Bennu pendant seulement trois secondes à l’aide d’un bras de trois mètres de long pour ramasser des roches et de la poussière avec une sorte d’aspirateur dont le concept a été inventé par un ingénieur de Lockheed Martin… dans son garage.

Retour des échantillons en 2023

Les matériaux prélevés seront ensuite stockés dans une capsule pour leur retour.

Le vaisseau quittera la voisinage de l’astéroïde en mars 2021 pour un périple de retour vers la Terre qui durera deux ans et demi.

Alors qu’Osiris-Rex sera proche de notre planète en septembre 2023, la capsule contenant les échantillons de Bennu sera éjectée du vaisseau spatial et se posera en douceur, freinée par des parachutes, dans l’Utah, près de Salt Lake City.

Les échantillons seront ensuite analysés dans les locaux de la Nasa à Houston.

Le vaisseau Osiris-Rex restera lui en orbite autour du soleil.

Cette mission jettera les bases de futures explorations d’astéroïdes et d’autres petits corps célestes dans le système solaire, soulignent les scientifiques.

Elle devrait notamment permettre de vérifier l’hypothèse la plus généralement acceptée selon laquelle ce type d’astéroïde a apporté l’eau et les matériaux précurseurs de la vie sur la Terre.

Un autre des objectifs d’Osiris-Rex, sera de mesurer « l’effet Yarkovsky ». Ce phénomène thermique sous l’effet du soleil agit sur la trajectoire d’un astéroïde en exerçant une petite poussée.

Une meilleure compréhension de cet effet devrait aider à mieux prévoir les orbites de ces corps célestes et tenter de dévier la course de ceux qui pourraient menacer de frapper la Terre.

Outre Osirix-Rex, la sonde japonaise Hayabusa 2, lancée en décembre 2014, devrait elle aussi atteindre un astéroïde (162173 Ryugu) pour y déposer en 2018 le petit atterrisseur Mascot du Centre national français d’études spatiale (CNES).

Hayabusa doit aussi faire une expérience d’impact à haute vitesse afin de recueillir des échantillons de la surface pour les ramener sur Terre en 2020. Mais la sonde ne ramènera que quelques microgrammes de matériaux.

L’Agence spatiale européenne (ESA) avait réussi en novembre 2014 à faire poser sa sonde Philae sur une comète, une première qui avait permis pendant 60 heures de faire des prélèvements et de transmettre de précieuses données. Mais Philae s’était ensuite endormie faute d’énergie. Contrairement à Osirix-Rex, un retour sur Terre n’était pas prévu dans cette mission.

AFP

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