Scott Kelly (à droite) et son jumeau Mark. © REUTERS

La NASA lance une expérience inédite sur des jumeaux astronautes

Stagiaire Le Vif

Scott Kelly a décollé vers la Station Spatiale Internationale vendredi, tandis que son jumeau Mark est resté sur Terre. La NASA veut analyser et comparer les conséquences d’un voyage d’un an dans l’espace.

Scott et Mark Kelly ont 50 ans, le crâne lisse et les yeux bleus. Ils sont une quasi-copie l’un de l’autre et ont un patrimoine génétique quasi identique. La seule chose qui les distingue, c’est une moustache.

La NASA mène une nouvelle étude basée sur ces jumeaux américains, tous deux astronautes. L’agence internationale veut examiner les conséquences d’un long séjour dans l’espace. Pour cela, l’un des jumeaux a été envoyé dans l’espace, sur la Station Spatiale Internationale (ISS) et l’autre est resté sur Terre. La comparaison entre les deux frères se fera dans un an.

Un voyage hors de la Terre se prépare et demande de l’organisation. Cependant, on ne sait pas encore exactement quels effets sur le corps peuvent avoir ces longs voyages sur le corps. En effet, les conditions dans l’espace sont difficiles. C’est pourquoi il est nécessaire de connaitre les risques possibles afin de les prévenir et de minimiser leurs impacts.

C’est dans cette optique que la NASA a lancé cette expérience inédite. Scott Kelly est donc parti pour la Station Spatiale Internationale il y a quelques jours et y restera pendant une année, accompagné de deux cosmonautes Mikhaill Kornienko et Gennady Padalka. Ils ont décollé le 27 mars dernier depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan à bord d’une fusée Soyouz.

Une expérience inédite

Analyser les conséquences d’un long voyage dans l’espace n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est d’avoir laissé un jumeau sur Terre pour effectuer une comparaison par la suite. En effet, d’autres êtres humains ont déjà passé de longs séjours dans l’espace. En 1994, par exemple, le cosmonaute Valeri Polyakov avait passé 438 jours, plus d’un an donc, à bord de la Station Mir, rapporte MaxiSciences.

L’innovation dans cette expérience, c’est bel et bien Mark Kelly, le jumeau monozygote, ou « vrai » jumeau, de Scott resté sur Terre. Les deux frères partagent effectivement le même génome. L’analyse et l’évolution du métabolisme de Scott se feront donc à partir de celui de Mark. Les deux hommes seront soumis régulièrement aux mêmes tests. Mark servira de référence pour mesurer les modifications del’organisme de son frère pendant son séjour dans l’espace.

Les jumeaux monozygotes sont ce qu’il y a de plus proche d’un clone chez l’être humain. C’est donc l’idéal pour distinguer les évolutions induites par la génétique et celles induites par l’environnement et les conditions de vie. « Ce n’est qu’une paire de jumeaux, mais nous allons les observer avant, pendant et après le vol. À la fin, nous obtiendrons suffisamment de bons résultats pour être capables d’établir quelques conclusions statistiquement significatives« , a déclaré Susan Bailey, biologiste de la Colorado State University.

Déterminer l’impact de longs voyages dans l’espace sur le corps

De manière générale, les astronautes ne restent qu’environ six mois sur la Station Spatiale Internationale. Durant cette période, ces derniers ressentent déjà quelques symptômes comme des somnolences, des nausées ou encore des pathologies liées à la diminution de la pression. Polyakov, resté plus d’un an en 1994, ajoutait à ces symptômes connus des troubles d’humeur et de performance qui ont duré trois semaines à son retour avant qu’il retrouve son état normal.

Concernant Scott Kelly, la NASA va concentrer ses observations notamment sur les soucis d’ordre physique (vision, système immunitaire, concentration sanguine des molécules liées au stress, système digestif…) et d’ordre mental (mémoire, orientation…). Cela concernera les possibles altérations génétiques induites par les radiations cosmiques et les fonctions cognitives du sujet, comme sa capacité à visualiser l’espace, affirmait Le Figaro lors de la présentation du projet il y un an.

Les résultats pourront notamment servir dans l’optique de l’envoi d’humains en voyage sur Mars : «  Nous allons obtenir un nouvel aperçu détaillé sur les façons dont un vol spatial de longue durée affecte le corps humain « , assure l’administrateur de la NASA Charles Bolden dans un communiqué. (O.L.)

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