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La consanguinité a contribué à la survie des gorilles des montagnes

La consanguinité, généralement considérée comme dangereuse, a contribué à la survie des gorilles des montagnes d’Afrique centrale en danger d’extinction, ont déterminé des scientifiques britanniques.

Le principal objectif de leur recherche était d’évaluer l’impact génétique à long terme d’un déclin d’une population animale, expliquent les auteurs dont les travaux paraissent jeudi dans la revue américaine Science.

Les résultats du séquençage du génome de plusieurs individus suggèrent que la consanguinité a permis d’effacer des variations génétiques délétères chez ces gorilles. Cela a augmenté les chances de survie du groupe.

A l’origine, « nous pensions que leur faible diversité génétique consécutive à cette consanguinité rendrait les gorilles plus sensibles aux changements de leur environnement et aux maladies endémiques dont des infections provoquées par des virus humains », relèvent les chercheurs de l’Institute of Evolutionary Biology et du National Genome Analysis Centre. Mais en comparant les génomes des gorilles des montagnes à ceux des autres espèces de gorilles, les scientifiques ont constaté que ces derniers avaient beaucoup plus de variations génétiques susceptibles de provoquer des problèmes de santé.

Le nombre des gorilles de montagnes vivant aux confins du Rwanda, de l’Ouganda et de la République démocratique du Congo était tombé à 253 en 1981 à cause de la chasse et de la destruction de leur habitat. Depuis, il a augmenté pour atteindre 480 individus grâce aux efforts de préservation et à l’action de différentes organisations privées de protection de la nature.

L’étude « nous fournit des informations précieuses sur la manière dont ces singes, et donc les humains, sont génétiquement adaptés pour vivre dans de petits groupes de populations », commente Aylwyn Scally, de l’Université de Cambridge, un des co-auteurs de la recherche. « Des taux comparables de consanguinité ont contribué à l’extinction de l’homme de Néandertal mais rendu plus forts les gorilles des montagnes » depuis des milliers d’années, note Javier Prado-Martínez de l’Institute of Evolutionary Biology, un autre co-auteur de l’étude.

Selon les chercheurs, ces nouvelles données génétiques vont aider les efforts de préservation des gorilles. Grâce aux analyses détaillées des différences génétiques entre les quatre espèces de gorilles, il sera possible de déterminer l’origine de ces primates quand il seront attrapés ou chassés illégalement, expliquent-ils.

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