Empreinte de dinosaure en Bolivie. © AFP

La Bolivie, un paradis pour amateurs de dinosaures

Le Vif

La découverte en Bolivie de la possible empreinte d’un dinosaure Abelisaurus, mesurant plus d’un mètre et vieille de 80 millions d’années, s’ajoute à une série de trouvailles paléontologiques montrant la richesse du pays sud-américain dans ce domaine.

Survenue en juillet à Maragua (sud), la découverte de la marque sans doute laissée par ce dinosaure carnivore du Crétacé supérieur est tout simplement « impressionnante », confie à l’AFP le paléontologue Omar Medina.

Longue d’1,15 mètre, l’empreinte (voir photo) est à la mesure de son propriétaire présumé, « un animal énorme » selon le scientifique: l’Abelisaurus, de la famille des théropodes, atteignait les 15 mètres de hauteur. Il vivait il y a 80 millions d’années dans le département actuel de Chuquisaca, qui était à l’époque une région côtière au climat chaud alors que la Bolivie n’a aujourd’hui plus d’accès à la mer.

Richesses paléontologiques

Ce n’est pas la première trouvaille de ce genre dans la région, qui abrite déjà des vestiges d’algues marines et où « vivaient les reptiles volants les plus grands ayant jamais existé », selon M. Medina.

Le riche patrimoine paléontologique de la Bolivie sera au centre d’une rencontre d’études dans ce pays, en octobre, entre chercheurs boliviens, argentins et uruguayens. Ils s’intéresseront notamment à la carapace de glyptodon – un tatou géant vivant il y a 10 millions d’années et disparu il y a environ 10.000 ans – découverte en mars à Yamparaez, toujours dans le sud de la Bolivie. C’était « peut-être le dernier glyptodon ayant existé », estime Omar Medina.

« Le plus grand gisement d’invertébrés au monde »

La région a également révélé des traces, à Icla (sud), de « dinosaures d’il y a 120 millions d’années, avec la présence d’empreintes de Stegosaurus (grands dinosaures herbivores, ndlr) dont on pensait qu’ils n’existaient pas en Amérique du sud », indique le paléontologue, citant aussi, dans la même zone, « le plus grand gisement d’invertébrés au monde ».

Les touristes sont déjà nombreux chaque année à se rendre au parc Cal Orcko, à côté de la ville de Sucre, un site exceptionnel où se trouvent plus de 10.000 marques de pas de près de 300 espèces de dinosaures. Étonnamment, toutes ces empreintes apparaissent sur un mur escarpé de plus d’un kilomètre de long, comme si les animaux avaient défié les lois de la gravité: en réalité, il s’agissait d’un terrain plat qui s’est relevé avec le temps.

Toujours dans la région, Padilla abrite de nombreux vestiges de l’ère du Pleistocène (période marquée par de grandes glaciations), sans doute les plus grands d’Amérique du Sud, « avec plus de 60 espèces animales, un véritable cimetière des éléphants », s’enthousiasme Omar Medina.

« Une Mecque de la paléontologie »

Avec la découverte de l’empreinte du sanguinaire Abelisaurus, « nous pouvons nous positionner comme une Mecque de la paléontologie », veut-il croire.

C’est un guide touristique spécialisé en paléontologie, Grover Marquina, qui a fait la trouvaille. L’empreinte « se trouvait près du fleuve, sur le flanc, un endroit où arrive l’eau en périodes de pluie, ce qui crée une érosion très grave », raconte le guide. « J’avais déjà vu des empreintes de (dinosaures) carnivores, mais jamais de cette taille », assure-t-il.

Il regrette toutefois qu’il soit si difficile d’accéder à l’endroit de cette dernière découverte: aucun sentier n’a été aménagé et « il n’y a pas de services basiques pour venir ici et montrer cette richesse paléontologique ».

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