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L’intelligence prévient-elle de la stupidité ?

Muriel Lefevre

Le dernier numéro du magazine New Scientist est consacré à la connaissance de la bêtise humaine. Et, ô surprise, lorsqu’on cherche à savoir si l’intelligence prévient la stupidité, il semble que la réponse soit non.

L’intelligence, et ses moult paradoxes, ont été étudiés lors de nombreuses expériences. Notamment celle du prix Nobel d’économie Daniel Kahneman, développée avec son collègue Amos Tversky. Ces deux chercheurs ont démontré que le cerveau humain avait à un double circuit pour traiter l’information.

Le premier pouvant être mesuré par le QI, soit l’intelligence rationnelle et le deuxième étant l’intuition. Si le deuxième circuit peut être utile pour gagner du temps grâce à des raccourcis mentaux, il peut aussi nous induire en erreur, car il nous empêche de bien évaluer les risques et donc de faire des choix rationnels.

Mais au-delà de ce constat, un QI élevé n’empêche absolument pas un comportement irrationnel et illogique, comme l’ont démontré des études effectuées à la fin des années 90, puisque ceux qui en sont dotés ne sont pas à l’abri d’un biais cognitif.

Pour pallier cet écart, le chercheur en sciences cognitives Keith Stanovich de l’université de Toronto a proposé le test du quotient rationnel. Ce test alternatif au QI propose de mesurer la métacognition soit la capacité à reconnaître ses limites. Admettre que son savoir et ses certitudes ont leurs limites serait une forme d’intelligence qui permettrait justement d’éviter de faire des choses stupides.

Or il semble que la remise en question et donc l’acceptation de ses propres limites ne soient pas une capacité dominante chez les personnes dites intelligentes ou avec un QI élevé. De là à dire que les gens intelligents font plus qu’à leur tour des choses stupides, il n’y a qu’un pas.

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