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L’ADN du chameau de Bactriane clé d’importantes avancées médicales ?

Des scientifiques chinois ont annoncé ce mardi avoir décrypté l’ADN du chameau de Bactriane, clef du métabolisme hors norme de cet animal emblématique des déserts froids de Mongolie, menacé de disparition à l’état sauvage.

Le chameau de Bactriane (Camelus bactrianus) dispose de 28.821 gènes codants. 2.730 évoluent bien plus vite que chez les autres ruminants et expliqueraient leurs facultés impressionnantes, estiment Meng He, de l’Université de Jiaotong à Shanghai, et ses collègues d’un consortium consacré à l’analyse de ce génome.

Pour s’adapter aux conditions extrêmes du désert de Gobi, alternativement très chaud et très froid, aride et pauvre en végétaux, le chameau de Bactriane a bien sûr développé la capacité de survivre longtemps sans nourriture et sans eau en stockant de la graisse dans son abdomen et ses deux bosses. Et son organisme supporte sans broncher une température interne variant entre 34°C et 41°C au cours de la journée. Mais il ne s’arrête pas là.

Son taux de sucre dans le sang est le double de celui des autres ruminants et il peut consommer huit fois plus de sel sans souffrir de diabète ou d’hypertension.

De fait, les généticiens ont découvert dans son ADN – prélevé sur un mâle sauvage de huit ans et un congénère domestique de six ans – un grand nombre de gènes impliqués dans les mécanismes du diabète de type 2 et de l’insuline. Ils ont également trouvé chez le chameau 11 copies du gène CYP2J, lié à la tension artérielle et à une alimentation très salée, alors que les autres ruminants ne comptent que quatre copies de ce gène, présent en un unique exemplaire chez le cheval ou l’être humain.

Les chercheurs, qui publient ce génome dans la revue britannique Nature Communications, ont également identifié chez le chameau une série de gènes qui pourraient expliquer la présence d’anticorps particulièrement efficaces.

Il s’agit d’une forme spécifique d’immunoglobines, plus petite et plus stable, que les camélidés (chameaux, dromadaires, alpagas, etc.) sont les seuls mammifères à posséder et qui pourraient avoir d’importantes applications médicales.

Levif.be, avec Belga

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