© REUTERS/GlaxoSmithKline/Handout

H5N1: les recherches sur le virus mutant s’arrêtent

Sous la pression de l’OMS, les équipes de recherche qui ont découvert le virus du H5N1 mutant ont décidé d’arrêter leurs recherches. Ce virus très dangereux était potentiellement transmissible entre humains.

Les scientifiques impliqués dans le développement d’une mutation du virus H5N1 arrêtent leurs travaux pour deux mois. Le virus mutant est capable de se transmettre entre mammifères et potentiellement entre humains. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait fait part de son inquiétude au sujet de ce virus transmissible à l’homme fin décembre.

Deux équipes se sont lancées dans ces recherches. La première est implantée dans un laboratoire au centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas). Elle avait annoncé en septembre avoir créé une mutation du virus de la grippe aviaire potentiellement capable, pour la première fois, de se transmettre facilement entre mammifères et potentiellement entre humains. L’autre équipe se trouve à l’Université du Wisconsin (nord des Etats-Unis) et a également produit une communication sur ce virus.

L’OMS se disait « profondément inquiète »

Fin décembre, l’OMS s’était dite « profondément inquiète » par ces découvertes, soulignant que ces annonces avaient « suscité des inquiétudes sur les possibles risques et mauvais usages associés à ces recherches ». « Au vu des inquiétudes (soulevées) par les récentes recherches sur la grippe aviaire, les scientifiques travaillant sur les moyens de transmission de la souche du H5N1 se sont accordés pour cesser leurs recherches dans ce domaine pendant 60 jours afin de donner du temps à l’opinion internationale de s’exprimer », déclarent les chercheurs dans une lettre publiée par les revues Science et Nature.

« Il nous incombe à nous et au reste de la communauté scientifique de clairement exposer les bénéfices découlant de ces recherches et les mesures prises pour réduire les risques au maximum », écrivent-ils encore. « Nous proposons que cela se fasse dans le cadre d’un forum international où la communauté scientifique se réunirait pour discuter et débattre de ces sujets », soulignent-ils.

En novembre, le Bureau national américain de la science pour la biosécurité (NSABB) avait demandé à qu’une partie des résultats de la recherche sur le virus ne soient pas publiés dans Science et Nature. Fin décembre, les deux revues avaient dit examiner la manière la plus adéquate de publier ces travaux sans compromettre la sécurité publique ni la recherche pour le combattre. Ce délai de deux mois leur permettra de ne pas prendre de décision dans la précipitation.

Levif.be avec L’Express.fr

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