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Galileo, le « GPS européen » en passe de devenir une réalité

Le Vif

L’Europe a donné un coup d’accélérateur jeudi en mettant en orbite quatre nouveaux satellites destinés au système européen de navigation Galileo, qui pourrait commencer à devenir opérationnel dès la fin de l’année.

« Quatre satellites Galileo supplémentaires viennent d’être lancés par une Ariane 5, ce qui accélère le déploiement du futur système de navigation par satellite », a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué.

Les satellites « vont rejoindre leurs coéquipiers dans la constellation d’ici la fin de l’année », a déclaré Stéphane Israël, le PDG d’Arianespace, depuis le Centre spatial guyanais.

Pour son premier lancement destiné à Galileo, la fusée Ariane 5 a décollé depuis Kourou, en Guyane française, à 10H06 heure de Kourou (13H06 heure GMT, 14H06 heure de Paris )et a placé les 15, 16, 17 et 18mes satellites de la constellation sur une orbite située à une altitude de 23.522 km. La mission d’Ariane 5 a durée près de quatre heures.

« Désormais, Galileo permet à l’Europe de disposer d’un système de navigation par satellite extrêmement précis, fiable et sécurisé », a annoncé le CNES, l’agence spatiale française dans un communiqué.

Projet emblématique de la Commission européenne, le système de navigation Galileo vise à réduire la dépendance de l’Europe à l’égard du GPS américain, tout en améliorant les services rendus aux utilisateurs grâce à une très grande précision et la datation du signal.

« L’objectif est de pouvoir afficher les services initiaux au mois de décembre », a expliqué Jean-Yves Le Gall le président du CNES, lors d’une présentation du lancement. Les services complets sont attendus pour 2020.

– Précis à un mètre –

Les deux prochains lancements de satellites, prévus pour l’été 2017 et le début de l’année 2018, seront également assurés par Ariane 5. Ensuite, Ariane 6 et le lanceur russe Soyouz prendront le relais.

Selon Jean-Yves Le Gall, « l’idée est d’avoir gratuitement un positionnement d’une précision de l’ordre du mètre et une datation d’une précision de quelques milliardièmes de seconde ».

Un service payant fournira un positionnement encore plus précis, de l’ordre de quelques centimètres.

« Tous les systèmes concurrents de Galileo (le GPS américain, le Glonass russe ou encore le chinois Beidou, ndlr) sont sur dix mètres de précision », a précisé Jean-Yves Le Gall.

« L’utilisation de Galileo par les constructeurs automobiles permettra d’accompagner l’avènement des véhicules autonomes », selon le patron du CNES. Outre sa précision, c’est aussi l’authentification du signal qui pourrait faire la différence.

Une autre nouveauté du système européen concernera les opérations de recherche et de sauvetage: un appel de détresse sera visible, en temps réel, de n’importe où sur le globe, ce qui n’est pas encore le cas.

« Aujourd’hui, on considère que 10% du PIB européen dépend du système de positionnement par satellites, d’ici 2030 cette dépendance sera évaluée à environ 30% », a expliqué le patron du CNES.

Notamment avec les objets connectés, en plein développement, qui envoient en temps réel des informations sur votre santé, sur vos performances sportives ou sur l’état de vos plantes…

Les premiers services seront disponibles pour les utilisateurs sous réserve d’avoir la puce compatible Galileo. « Les industriels sont dans les starting blocks pour commercialiser les puces », a assuré Jean-Yves Le Gall. « Galileo va monter en puissance l’année prochaine. »

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