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Doit-on s’attendre à un record de chaleur planétaire en 2015?

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Météo France et d’autres services de météorologie ont réalisé leurs exercices de prévision saisonniers en cette fin d’avril. Il en résulte qu’un phénomène El Nino Grande est probable pour cette année, cela signifie qu’un nouveau record de température planétaire pourrait être observable en 2015, surpassant celui de 2014, avance Libération.

Doit-on s'attendre à un record de chaleur planétaire en 2015?
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La carte ci-dessous est le résultat des analyses météo réalisées pour les mois à venir. Elle est accompagnée de la légende suivante: « Anomalies de température de surface des océans prévues pour le trimestre mai-juin-juillet 2015. Moyenne des modèles de l’ensemble EUROSIP (Météo-France, Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen Terme, Met Office, National Centers for Environmental Prediction). Du jaune au rouge, les zones prévues de température de surface océanique supérieure à la normale, du bleu clair au bleu foncé les zones prévues de température de surface océanique inférieure à la normale. À noter : l’anomalie chaude dans le Pacifique, le long de l’équateur jusqu’aux côtes de l’Amérique du Sud. »

Un été aussi chaud qu’en 1998 ?

Météo France note que les conditions du Pacifique tropical en cette fin avril sont similaires à celles de 1997. A l’époque, les eaux chaudes de surface concentrées au milieu de l’océan se sont répandues vers les côtes américaines, provoquant le plus puissant Niño du siècle. S’en est alors suivie une année record de chaleur en 1998 qui n’a été dépassée qu’en 2005, puis en 2010 et 2014.

Dans ce cas de figure, l’année 2015 pourrait donc briser le record de 2014 car presque tous les éléments sont réunis pour une telle évolution. Cependant, l’intensité du Niño peut encore rester modérée à l’automne et l’hiver.

Tempêtes tropicales, inondations et glissements de terrain

Météo France précise que le Niño de 2015, s’il est puissant, pourrait se traduire de la sorte: « déficit pluviométrique en Australie orientale, Indonésie, Inde, Afrique australe, Caraïbes, nord-est du Brésil ; tempêtes tropicales plus à l’est qu’à l’habitude et venant affecter la Polynésie française ; excédent pluviométrique sur la côte ouest de l’Amérique du Sud, dans le nord de l’Argentine et en Uruguay, en Afrique de l’Est équatoriale, dans les îles du centre du Pacifique tropical et dans le sud des États-Unis pouvant entraîner inondations et glissement de terrain »

Libération se pose la question de savoir si dans le futur, avec un climat plus chaud, il pourrait y avoir des phénomènes El Niño plus violents ou plus fréquents ? Météo France répond qu’il n’y a pas de consensus scientifique sur le sujet. Une étude publiée dans le magazine scientifique Nature climate change en janvier 2014 met cependant les observateurs en alerte. L’un de ses auteurs Eric Guilyardi (laboratoire LOCEAN, Cnrs, IRD et UPMC) avance : « les El Niño extrêmes verront leur fréquence doubler au XXIe siècle -? un tous les dix ans contre un tous les vingt ans au siècle dernier ».

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