© Brammo

Deux-roues électriques : La solution anti-bouchons ?

Les motos et les scooters électriques n’ont pas pour seul avantage de nous véhiculer sans émission de CO2. Ils permettent aussi de récupérer une partie des 2 % du PIB belge perdus dans les embouteillages et pourraient dynamiser en Europe une production industrielle de qualité.

Le deux-roues motorisé a longtemps été considéré comme une des solutions aux nombreux problèmes de mobilité que connaît notre pays. Mais le scooter et la moto n’ont pas encore acquis dans la circulation (et dans les entreprises) la place qui leur revient. Selon plusieurs spécialistes de la mobilité, les choses devraient pourtant pouvoir changer rapidement. Plusieurs facteurs sont avancés. Parmi ceux-ci, notons l’évolution technologique des deux-roues ; leur généralisation dans toutes les classes professionnelles, sans oublier la fiscalité qui joue clairement en faveur du deux-roues motorisé alors que la voiture (de société) a beaucoup perdu en termes d’attractivité fiscale. Avec l’avènement de scooters et de motos électriques performants, l’entreprise peut désormais profiter de tous les avantages offerts par les deux-roues motorisés, y compris au niveau des émissions de CO2. Sans compter que la fabrication à grande échelle de ces véhicules permettrait le redéploiement d’activités de production qui ont eu tendance à fuir l’Europe ces dernières années.

C’est déjà le cas pour le groupe américain Brammo, qui a choisi de faire fabriquer l’Enertia et l’Enertia Plus à Sarvar (Hongrie) sur l’une des lignes de montage les plus modernes du monde. Associé au manufacturier Flextronics, Brammo a décidé dans un premier temps de fabriquer un peu moins de 700 Enertia par mois, qui sont expédiées vers les marchés nord-américain, européen et asiatique.

De ce point de vue, l’histoire du DE2 mérité également d’être mentionnée. Ce scooter électrique à la puissance comparable à celle d’un 125 cm3 thermique a en effet été conçu pour moitié en France et pour une autre moitié en Suisse. Côté français, c’est FAM Automobiles qui s’est chargé de la conception de la batterie et du moteur électrique, le côté suisse prenant en charge toute la partie liée à la gestion électronique avec la conception du boîtier, du calculateur, de l’afficheur, de la carte à puce de démarrage, du système GPS…

Un autre nom fait déjà office de référence dans le domaine : le scooter Vectrix, considéré par d’aucuns comme la Rolls des deux-roues électriques. Ce gros scooter peut en effet atteindre 100 km/h et passe de 0 à 80 km/h en un peu moins de 7 secondes.

Une liste à laquelle on pourrait encore ajouter l’eTricks de la firme SEV, un cyclo électrique conçu et fabriqué en France qui a réussi à se faire connaître grâce à ses versions ludiques proposées dans la catégorie 45 km/h. Ou encore BMW qui promet une entrée en force sur le marché du deux-roues électrique dès 2013, après quelques tâtonnements enregistrés avec un modèle C1 électrique longtemps annoncé, mais qui n’a finalement jamais vu le jour.

Malgré ces perspectives enthousiasmantes, il ne faut pas oublier que le monde de la production est aujourd’hui en proie à de sérieuses difficultés. Le sésame de la mobilité électrique ne suffit pas pour porter un projet, fût-il durable. L’italien VETEG en sait quelque chose. Cette entreprise appartenant au groupe italien Tessoro qui a réussi à se faire un nom avec l’Asty (90 km/h de vitesse de pointe pour une autonomie de 120 km) et avec l’Asty Road Force (100 km/h de vitesse de pointe pour 100 km d’autonomie) ne semble en effet plus donner aucun signe de vie…

Johan Debière

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