L'étoile naine ultrafroide TRAPPIST-1. © AFP

Des astronomes de l’ULg découvrent quatre nouvelles exoplanètes de taille terrestre

Une équipe internationale chapeautée par l’astronome liégeois Michaël Gillon a découvert quatre nouvelles exoplanètes – des planètes situées hors du système solaire – autour de l’étoile naine ultrafroide TRAPPIST-1, annoncent l’université de Liège et la Nasa mercredi. Elles s’ajoutent aux trois autres détectées précédemment. Cette découverte, qui s’inscrit dans la recherche de vie dans l’univers, est publiée cette semaine dans la revue Nature.

Fin 2015, l’astronome Michaël Gillon (ULg) et son équipe ont analysé les données du télescope liégeois TRAPPIST-Sud, situé au Chili. Celles-ci avaient mis au jour un nouveau système exoplanétaire, baptisé TRAPPIST-1, présentant trois planètes de température et taille similaires à la Terre.

Michael Gillon, astrophysicien découvreur d'exoplanètes.
Michael Gillon, astrophysicien découvreur d’exoplanètes.© BELGA

De nouvelles observations ont eu lieu en 2016, révélant que d’autres planètes orbitent autour de l’étoile, indique l’ULg. Leur nombre exact a pu être déterminé grâce à l’emploi du télescope spatial Spitzer de la Nasa.

Les sept exoplanètes du système ont été nommées TRAPPIST-1b, c, d, e, f, g et h, dans l’ordre croissant de leur distance par rapport à leur étoile. Chacune présente une taille semblable à la Terre.

Trois de ces planètes se trouvent dans la « zone habitable » du système, c’est-à-dire dans une échelle de distance où une planète rocheuse comme la Terre pourrait abriter de grandes quantités d’eau liquide. « A titre de comparaison, notre système solaire abrite deux planètes de taille terrestre, dont une seule, la Terre, dans sa zone habitable. Avec ses sept planètes de taille terrestre, dont trois dans sa zone habitable, TRAPPIST-­1 apparaît comme un système planétaire d’une richesse incroyable », commente Michaël Gillon.

Toutes les planètes de TRAPPIST-1 pourraient potentiellement contenir de l’eau liquide sur une partie de leur surface, mais les trois qui orbitent en zone habitable sont les plus prometteuses car elles « pourraient abriter des océans semblables à ceux de la Terre », poursuit Julien de Wit, diplômé de l’ULg et en post-doctorat au MIT (Massachussetts institute of technology).

Les chercheurs espèrent disposer prochainement de données précises sur la masse des planètes ainsi que sur l’existence et l’étendue de leur atmosphère.

Cette découverte découle du projet Speculoos (Search for habitable Planets EClipsing Ultra-cOOl Stars), un projet de détection d’exoplanètes potentiellement habitables soutenu par le Conseil européen de la recherche.

Michaël Gillon est présent mercredi au siège de la Nasa à Washington pour présenter cette découverte lors d’une conférence de presse.

« Une consécration historique pour la Wallonie »

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles, Jean-Claude Marcourt, s’est félicité mercredi soir de la découverte de nouvelles planètes par une équipe dirigée par un astronome de l’université de Liège (ULg), en collaboration avec la Nasa.

« Ces découvertes fondamentales placent l’université de Liège et la communauté scientifique de notre région à l’avant-garde de la recherche de vie ailleurs dans l’Univers », s’est réjoui le ministre liégeois dans un communiqué.

« C’est une consécration historique pour la Wallonie, pionnière de l’exploration de l’espace. Nous sommes à la pointe de la recherche sur la découverte d’autres mondes habitables et ce, quelques mois à peine après avoir été consacré par l’Europe qui a choisi la Wallonie comme territoire d’accueil de Galileo, le programme de déploiement du GPS européen », a-t-il ajouté.

L’université de Liège a développé ces dernières années une expertise dans les secteurs spatial et de l’astronomie, avec notamment le Centre Spatial de Liège, Amos, les Ateliers de la Meuse entre autres.

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