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Des Américaines inventent la culotte « anti-viol »

Le Vif

Deux entrepreneures new-yorkaises ont créé une ligne de vêtements « anti-viol », destinée à protéger les femmes d’éventuels agresseurs.

« Une ligne de vêtements offrant une protection portable quand les choses vont mal », tel est le slogan de la nouvelle marque de vêtements anti-viol lancée par Ruth et Yuval, deux entrepreneures new-yorkaises. Son nom? Anti-Rape Wear, c’est-à-dire « Vêtement anti-viol ». Exit bombes lacrymogènes, cours d’auto-défense et autres armes « anti-agression ». A travers cette ligne de vêtements, les jeunes créatrices souhaitent offrir aux femmes « une meilleure protection contre certaines tentatives de viol », expliquent-elles sur le site IndieGoGo.

Des vêtements verrouillés par code Si elles ont pour ambition de créer une large gamme de vêtements, les deux entrepreneures n’ont pour l’instant présenté qu’une culotte « anti-viol », spécialement conçue pour résister aux déchirures et au découpage. Elles expliquent que le sous-vêtement peut-être porté dans certaines situations à risques, comme lors d’un premier rendez-vous, d’une soirée en boîte de nuit ou d’un voyage dans un pays inconnu. La culotte, verrouillée par un code à 4 chiffres, ne peut être enlevée que par celle qui la porte. Cette dernière dispose de 132 combinaisons de verrouillage différentes pour assurer sa propre sécurité. Si les deux créatrices vantent les mérites de leur invention, elles reconnaissent tout de même que celle-ci « ne résoudra pas le problème fondamental qui est que le viol existe ».

« Le viol est un crime avec un agresseur qui choisit de violer »

Afin de financer leur projet, Ruth et Yuval ont fait appel à la générosité des internautes, en utilisant la plateforme de crowdfunding IndieGoGo. Les deux jeunes femmes ont déjà rassemblé 32 265 dollars sur les 50 000 espérés. Une somme étonnamment élevée au vu des réactions plutôt négatives qui ont accompagné l’annonce de ce projet. Dans les colonnes du Huffington Post américain, l’écrivain féministe Louise Pennington s’est positionnée contre cette culotte. « Le viol est un crime avec un agresseur qui choisit de violer. Ce n’est pas un accident », s’indigne-t-elle, avant d’affirmer que cette invention est « juste une autre façon de blâmer les femmes victimes de viols, plutôt que de s’attaquer à l’épidémie de violence masculine ».

Les gadgets « anti-viol »: un phénomène mondial

Ce n’est pas la première fois que l’idée d’un « vêtement anti-viol » est lancée. En avril dernier, trois étudiants indiens de l’université de Chennai créaient un soutien-gorge révolutionnaire, équipé d’un système permettant de lancer des décharges électriques et d’envoyer des textos à la police en cas de danger. En 2003, des chercheurs de l’institut de technologie du Massachusetts inventaient une veste dotée d’un bouton permettant de déclencher une décharge électrique de 80 000 volts en cas d’agression.

Les vêtements ne sont pas les seules armes « anti-viol » à la mode. En Afrique du Sud, un docteur lassé de voir le nombre de viols augmenter dans son pays, a inventé un gadget insolite: un préservatif féminin équipé de petits crochets qui se resserrent sur le sexe de l’agresseur. En Israël, des chercheurs de l’université de Tel-Aviv ont eu l’idée moins radicale de mettre au point une paille qui se colore en présence de « drogues du violeur », à savoir de GHB, de kétamine ou de rohypnol.

La multiplication de ces gadgets laisse perplexe et semble bien insuffisant pour enrayer le fléau du viol. Même les créatrices de la marque le concèdent: « Ce n’est que par la sensibilisation et l’éducation que nous pouvons espérer éliminer le problème ».

Anaïs Chabalier

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