© EPA

Chasse à la Baleine : le Japon envoie un écologiste néo-zélandais sous les verrous

La pêche à la baleine taraude une nouvelle fois les défenseurs de la nature ! Au Japon, un écologiste néo-zélandais vient d’être inculpé. Sa faute ? Avoir « blessé » un marin en poste sur un baleinier. Aujourd’hui, cette décision est largement critiquée.

Le parquet de Tokyo a condamné Peter Bethune pour plusieurs motifs dont « coups et blessures, et entrave à des activités commerciales ». Accusé d’avoir blessé un marin japonais du baleinier Shonan Maru 2, il aurait jeté une flasque d’acide butyrique, une substance contenue dans le beurre rance ou le parmesan qui dégage une odeur forte et désagréable.

L’action a été menée dans le cadre d’une campagne de protestation contre la chasse aux cétacés dans l’Antarctique. Ce militant de l’association américaine de défense de l’environnement Sea Shepherd, est donc détenu depuis le 12 mars au Japon. Cependant, l’association internationale pointe du doigt ce jugement et considère son militant comme un « prisonnier politique ». Elle souligne qu’il s’agissait de beurre rance utilisé comme bombe puante, sans intention de blesser l’équipage. Mettant en doute la crédibilité du système judiciaire japonais, l’association accuse le Japon de vouloir faire un exemple.

Au final, Peter Bethune est passible de 15 ans de prison et de 500.000 yens d’amende (4.000 euros) pour coups et blessures. Egalement poursuivi pour être entré de façon illégale sur une propriété privée, il risque trois ans de prison et 100.000 yens d’amende (800 euros). La défense s’organise.

Mais Peter Bethune n’est pas seul sur la sellette ! Deux militants nippons de Greenpeace sont jugés depuis février pour vol de chair de baleine. Voulant dénoncer un trafic illégal, ils sont aujourd’hui accusés d’avoir dérobé en avril 2008 une boîte de 23,5 kg de chair de baleine, d’une valeur de près de 2.000 euros. Le verdict n’est toujours pas prononcé.

Le Japon pêche chaque année des centaines de baleines dans l’Antarctique au nom de la « recherche scientifique ». Au nom du savoir, la Commission baleinière internationale (CBI) tolère cette pratique bien qu’elle bannisse la chasse commerciale…

L’Australie s’oppose vigoureusement à la chasse des cétacés !

La possible élaboration d’un programme limité de chasse commerciale aux baleines, indigne l’Australie ! Ce compromis global, actuellement discuté à la CBI, scandalise les Australiens. L’affaire touche même les politiques. Le gouvernement menace ainsi de traîner le Japon devant la justice internationale s’il n’abandonne pas sa pêche en Antarctique.

Récemment, le ministre australien de l’Environnement, Peter Garrett a déclaré : « je suis alarmé et très inquiet que la Nouvelle-Zélande soutienne ce projet, qui n’est pas valable et qui représente un énorme compromis face aux pays qui pêchent la baleine ». Hostile à la chasse des baleines, la Nouvelle-Zélande n’est pas opposée à cet arrangement, à condition que le Japon, la Norvège et l’Islande réduisent le nombre de leurs prises.

Une rencontre aura lieu la semaine prochaine à Washington avec les 30 pays du groupe de travail de la CBI. Chargé de déboucher sur un accord, un premier projet doit être soumis le 22 avril, avant le sommet annuel de la CBI qui se tiendra en juin, au Maroc.

La chasse à la baleine n’a pas fini de faire parler d’elle. Il semblerait qu’un véritable bras de fer oppose Australiens et Japonais. Principal arbitre, la CBI ! Sa décision sera cruciale…

Sarah Bourhis, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire