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Aucune trace de la bactérie tueuse en Belgique

Aucune trace de la bactérie dangereuse E.coli enterohémorragique (Eceh), qui a déjà causé 11 décès en Allemagne, n’a été décelée en Belgique, a indiqué samedi le porte-parole de l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire (AFSCA), Pierre Cassart.

« Nous continuons à surveiller la situation et à mener des contrôles mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour l’instant. Aucun cas de maladie n’a été recensé en Belgique », a indiqué M. Cassart.

La Belgique a décidé d’interdire les importations de concombres en provenance des distributeurs espagnols. « J’ai demandé à l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) d’interdire les importations de ces deux entreprises », a déclaré la ministre de l’Agriculture, Sabine Laruelle, en marge d’une réunion des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne à Debrecen (est de la Hongrie).

Mme Laruelle a toutefois précisé que, selon de récentes vérifications, aucun concombre espagnol n’a « été importé depuis l’hiver ». L’affaire témoigne aussi des revers de la médaille de la mondialisation a-t-elle estimé: « un problème avec des concombres espagnols et c’est l’Europe qui tremble ».

La bactérie E.coli enterohémorragique (Eceh) peut provoquer de simples diarrhées, des diarrhées hémorragiques ou conduire à des atteintes rénales sévères voire mortelles.

Dans l’ensemble de l’Allemagne, 319 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) ont été officiellement recensés, selon l’Institut Robert-Koch, établissement fédéral chargé du contrôle sanitaire et de la lutte contre les maladies.

La transmission à l’homme de la bactérie se fait par la consommation d’aliments contaminés, viande hachée crue ou mal cuite, lait cru, mais aussi salades et légumes.

La bactérie se propage en Europe

Des traces de la bactérie dangereuse ont été détectées dans des concombres en République tchèque. Les services de l’inspection alimentaire locaux ne savent pas encore si certains produits contaminés ont déjà été vendus.

Les concombres contaminés sont arrivés il y a quelques jours en République tchèque en provenance d’Espagne. Les autorités ont été mises au courant de la présence de ces produits grâce au Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF). La vente de ces produits a été interdite.

Un deuxième cas de contamination par la bactérie a été découvert en Suisse, a déclaré le directeur le Centre national de dépistage des bactéries entéropathogènes au journal « Der Sonntag » à paraître dimanche.

Le « soupçon de contamination par Ehec est confirmé », a assuré Herbert Hächler, qui dirige le Centre de dépistage, basé à l’Institut pour l’hygiène et la sécurité alimentaire de l’Université de Zurich. Mais il faudra attendre mardi pour savoir précisément de quel type de bactérie Ehec il s’agit, précise-t-il.

Samedi soir, la France a annoncé avoir découvert trois cas suspects d’intoxication alimentaire, « en lien avec une épidémie en Allemagne », et ordonné le « retrait du marché » d’un lot de concombres jugés suspects.

Vingt-cinq cas de contamination par l’Eceh ont par ailleurs été dénombrés en Suède, sept au Danemark, trois en Grande-Bretagne, deux en Autriche et un aux Pays-Bas.

En Espagne, des échantillons issus des exploitations agricoles au sud du pays, d’où provenaient des concombres sur lesquels la bactérie avait été détectée, ont été envoyés à un laboratoire en Galice (nord-ouest) et de premiers résultats seront connus lundi.

Une souche bactérienne rare à l’origine des intoxications

La flambée de cas d’intoxications avec diarrhées sanglantes ayant entraîné au moins deux voire dix décès en Allemagne est due à une rare souche bactérienne identifiée en Corée en 2005, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui s’étonne de la forte proportion d’adultes parmi les malades.

La contamination est due à une bactérie Escherichia coli produisant des Shiga-toxines (ou vérotoxines), un groupe comprenant quelque 200 différentes souches bactériennes, dont certaines provoquant des hémorragies intestinales (entéro-hémorragies) peuvent entraîner la mort, surtout chez le jeune enfant. La souche précise (0104/H4 – O et H désignant des protéines) isolée lors de la flambée actuelle est « très rare », relève l’ECDC, dans une fiche consacrée à l’épidémie en Allemagne.

Jusqu’alors, « un seul cas » concernant « une femme en Corée en 2005 » avait été rapporté dans une publication scientifique, précise l’ECDC, basé à Stockholm.

La répartition des cas graves, c’est-à-dire des syndromes hémolytique et urémique (SHU) qui entraînent une destruction des cellules sanguines et des atteintes rénales, est « très atypique » en ce qui concerne l’âge et le sexe des personnes touchées, relève aussi l’ECDC.

Le site Eurosurveillance rappelle les nécessaires précautions pour éviter la contamination: éviter de consommer des tomates crues, des concombres et de la laitue, « en particulier dans le nord de l’Allemagne ».

Le Vif.be, avec Belga

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