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5 choses à savoir sur la mission de Curiosity sur Mars

5 choses à savoir sur la mission de Curiosity sur Mars Le robot Curiosity, l’engin le plus sophistiqué jamais envoyé sur une autre planète s’est posé sans encombre sur la planète Mars ce lundi matin à 7h31, heure belge.

Scène de liesse à la Nasa. Le robot Curiosity, l’engin le plus sophistiqué jamais envoyé sur une autre planète, s’est posé sans encombre sur la planète Mars ce lundi matin à 7h31, heure belge. Les scientifiques s’étreignent, aucun superlatif -« extraordinaire », « magique », « historique »- n’est suffisant pour qualifier l’évènement. Retour sur une prouesse technologique sans précédent.

Un « amarsissage » extrêmement périlleux Parti il y a 8 mois du pas de tir de Cap Canaveral, ce n’était pas le trajet jusqu’à la planète rouge qui inquiétait les scientifiques, mais son arrivée sur Mars. En effet, historiquement près de 60% des capsules qui ont tenté de se poser sur cette planète se sont crashées en raison notamment de la faible densité de l’atmosphère martienne. La mission était d’autant plus périlleuse que Curiosity est trop lourd pour que l’impact soit amorti par des sacs à air. Son arrivée a donc été calculée à la seconde et au mètre près: il devait se poser dans un périmètre de 237 mètres maximum. Arrivé dans l’atmosphère martienne à une vitesse de 21 000 km/h, Curiosity a d’abord été freiné par son bouclier avant de déployer un parachute pour passer sous le mur du son. La descente finale a été ralentie par des moteurs fusées, puis des treuils ont délicatement posé le robot sur le sol rouge. Nous avons vécu l’angoisse avec le coeur qui bat en permanence

Pendant les sept minutes qu’a duré cette descente, les scientifiques du monde entier ont retenu leur souffle: « Les sept minutes de descente ont été terrifiantes, mais la mission est un énorme succès. Curiosity a atterri à 250m du point prévu. Le tout après avoir parcouru 570 millions de kilomètres. C’est extraordinaire! », a déclaré Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire au CNES.

Sylvestre Maurice, responsable de l’instrument français ChemCam embarqué par le robot raconte, de son côté: « Nous avons vécu l’angoisse avec le coeur qui bat en permanence. En même temps, ces sept minutes d’attente sont passées très vite, car pendant toute la descente les informations se sont succédées à un rythme effréné jusqu’au soulagement final: Curiosity s’est posé sur Mars comme un charme. Ici c’est l’explosion de joie. »

Y a-t-il de la vie sur Mars?

C’est ce que doit tenter de découvrir Curiosity. Pendant deux ans et à partir du mois de septembre, le temps de vérifier que tous les équipements fonctionnent bien, le robot va sillonner la planète rouge à la recherche de trace de vie microbienne. Le lieu d’arrivée de l’engin, dans le cratère Gale, à quelques dizaines de kilomètres des versants du Mont Sharp qui culmine à 5500 mètres d’altitude, n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard. Ce sol sédimentaire était, selon les scientifiques, rempli d’eau il y a quatre milliards d’années. Il recherchera notamment des traces de méthane, un gaz souvent lié à la présence de la vie. Selon Doug McCuistion, directeur de programme d’exploration de Mars à la Nasa, cette mission est « absolument cruciale » pour déterminer si les Terriens sont seuls dans l’Univers, comment Mars s’est transformée en planète aride, et préparer l’envoi éventuel d’êtres humains sur la planète rouge.

Allo la Terre, ici Mars

Contrairement aux robots envoyés précédemment, Curiosity restera tout le temps en contact avec la Terre et transmettra quasiment en temps réel le fruit de ses découvertes. Il enverra non seulement des photos -les premières images couleur devraient être envoyées d’ici deux ou trois jours- mais également des analyses de la composition des sols et de l’air. Les informations, relayées via les satellites qui gravitent autour de Mars, mettront environ 14 minutes pour parvenir à la Terre.

Un condensé de technologies

Equipée de caméras à « tête chercheuse » capables d’analyser à distance, via faisceau laser, la composition des roches voisines de la sonde et d’appareils photo ultra-sensibles, ses équipements sont l’équivalent sur Terre d’un laboratoire de 200 personnes. Pour parvenir à un tel niveau de développement, la Nasa a investi 2,5 milliards de dollars et 10 ans de travail. Des scientifiques de tous les pays ont contribué au projet. Ainsi, les caméras extrêmement perfectionnées ont été mises au point en France.

La triste retraite de Curiosity

Si l’arrivée de Curiosity sur Mars a été célébrée par les scientifiques aux quatre coins de la planète, il n’y aura pas de retour en grande pompe. Après 23 mois de bons et loyaux services, Curiosity sera abandonné sur la planète rouge. En effet, comme la capsule envoie au fur et à mesure les données récoltées sur place, pas besoin de le renvoyer sur Terre. Mais ce triste destin de Curiosity pose la question de la pollution de la planète rouge. En effet, pour pouvoir se déplacer, il a embarqué à son bord quatre kilogrammes de plutonium. Or, selon l’association Robin des Bois, 64 ans après sa production, il dégage encore 12,5% de sa radioactivité initiale. Interrogé par LeVif/L’Express, un responsable de l’organisation s’alarme: « Si dans le siècle à venir Mars fait l’objet d’une colonisation expérimentale, les pionniers risqueront d’être exposés à une contamination radioactive d’origine humaine. »

Par Caroline Politi

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