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Vous dormez mal ? Vous souffrez peut-être d’orthosomnie

Stagiaire Le Vif

Vous souffrez d’insomnie à répétition et vous voudriez trouver une solution efficace pour apaiser vos nuits ? Peut-être souffrez-vous d’orthosomnie

En Belgique, 54 % des personnes affirment ne pas dormir assez, selon un sondage de Newpharma. Les problèmes de sommeil sont fréquents au sein de la population, à tel point que seuls 10 % des sondés affirment dormir suffisamment.

Différentes méthodes existent pour essayer de pallier ce manque : médicaments, somnifères, remèdes à base de plantes, huiles essentielles, etc. Les objets connectés sont également de plus en plus populaires auprès des mauvais dormeurs. Pourtant, leur fiabilité n’est que très peu prouvée, voire pas du tout. La technologie au service du sommeil ? Que nenni !

Une nouvelle étude, publiée par le centre médical de l’université Rush de Chicago, révèle au contraire que ces « traqueurs » de sommeil amplifieraient les problèmes d’insomnie.

Un contrôle excessif du sommeil

C’est aux États-Unis que les objets connectés rencontrent le plus de succès pour tenter d’améliorer le sommeil : 15 % des adultes possèdent en effet un dispositif électronique de remise en forme et de suivi du sommeil, tels que l’Apple Watch ou Fitbit.

Kelly Glazer Baron, principale auteure du rapport, prévient quant aux risques liés à ces produits : « Il est formidable que tant de gens veuillent améliorer leur sommeil. Cependant, les revendications de ces appareils surestiment ce qu’ils sont réellement capables de faire. »

Certaines personnes, selon la chercheuse, ont tendance à s’autocontrôler de manière excessive, ce qui engendre inévitablement beaucoup de stress et d’anxiété. Plutôt que de se rassurer sur leur problème d’insomnie, ces individus sont poussés vers l’orthosomnie, soit l’obsession de « bien dormir ».

Le rapport relate le cas de nombreux « perfectionnistes » du sommeil, dont celui d’un homme de 39 ans, ayant reçu un appareil de suivi de la part de sa petite amie pour tenter de retrouver un sommeil de qualité. Suite aux données et aux résultats obtenus par son traqueur, l’homme s’est fixé un objectif à atteindre : « dormir chaque nuit un minimum de 8 heures ». Il utilise alors son « coach électronique » pour veiller à remplir sa mission… voilà un niveau de stress en plus, incompatible avec sa volonté première.

Une surveillance inefficace ?

Le sommeil constitue un phénomène complexe, encore difficile à quantifier aujourd’hui. Sur base de plusieurs autres études, les chercheurs démontrent que la technologie n’est pas toujours fiable. Les appareils seraient par exemple « incapables de distinguer avec précision les étapes de sommeil « . « Ils sont incapables de faire la différence entre le sommeil léger et le sommeil profond « , s’inquiète Kelly Glazer Baron, « ils peuvent penser que vous dormez alors que vous êtes simplement en train de lire sur le lit. « 

Ces dispositifs peuvent également renforcer de mauvaises habitudes de sommeil, souligne l’équipe de recherche. Ils font notamment part d’un exemple troublant lors de l’étude : les patients restaient plus de temps au lit pour augmenter le nombre d’heures de sommeil sur leur appareil, un comportement totalement déconseillé par les thérapeutes.

Les experts ne sont néanmoins pas catégoriques quant à leur utilisation et se veulent rassurants. Si l’emploi et les attentes restent réalistes, les personnes peuvent les intégrer dans des techniques classiques de thérapie du sommeil.

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