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Vacances : gare à l’hydrocution !

Le Vif

En vacances, lorsque le soleil cogne et que l’on a pris un bain de soleil après un bon repas (un peu arrosé, il est vrai), quoi de plus agréable que d’aller piquer une tête dans les vagues fraîches ? Une très mauvaise idée, car le risque d’hydrocution est bien là !

Pour mieux comprendre, il faut savoir que notre organisme travaille à toujours maintenir sa température aux alentours de 37°C. Pour y parvenir, il met en branle différents mécanismes pour le réchauffer ou le refroidir, selon la nécessité. Ainsi, quand il fait chaud, il y a la transpiration, mais aussi la dilatation de petits vaisseaux sanguins à la surface de la peau et l’accélération du rythme cardiaque, pour favoriser le débit du sang à la périphérie : tout cela va contribuer à évacuer la chaleur en captant la fraîcheur extérieure.

Piquer une tête Après un bain de soleil ou un effort physique, le corps s’est donc bien réchauffé et sans que nous n’en rendions compte, l’organisme a mis tous ces moyens en oeuvre pour limiter un trop grand réchauffement. Mais la chaleur aidant, l’envie d’aller piquer une tête nous prend, pour nous rafraîchir. Et l’on court, avec (ou comme !) des enfants pour plonger la tête la première. Mauvaise idée ! Car lorsque nous plongeons brutalement dans de l’eau froide, tout le mécanisme de rafraîchissement de l’organisme est inversé subitement. Le choc est d’autant plus fort que le corps se refroidit 25 fois plus rapidement dans l’eau froide que dans l’air froid. Résultat : les vaisseaux de la peau vont alors devoir se contracter pour que le sang ne se refroidisse pas, et celui-ci va être rapidement ramené vers l’intérieur du corps pour protéger l’homéostasie.

Ce changement brutal de la situation et l’adaptation très rapide que doit effectuer notre corps va entraîner une hypertension artérielle très forte ; le coeur va alors tenter de diminuer ce débit sanguin trop important en ralentissant le rythme. Le résultat sera une perte de connaissance ou un arrêt cardiorespiratoire.

Tous ces mécanismes sont ce que l’on appelle l’hydrocution, à savoir un choc thermique qui se produit entre la chaleur intérieure du corps et la fraîcheur de l’eau. Elle peut donc provoquer une syncope qui peut vite être à l’origine de la noyade, voire directement d’une crise cardiaque. Le risque est faible, c’est vrai, mais il est bien là et peut être fatal. Autant éviter de chercher les ennuis…

Nager après manger ?

La sagesse populaire conseille d’attendre une heure après un repas pour plonger dans la mer ou dans la piscine. Et ce n’est pas une croyance ! En effet, la digestion est un processus qui exige une grande mobilisation de différents organes, en particulier dans l’heure qui suit. Plonger rapidement dans une eau fraîche mobilise tout l’organisme pour effectuer le travail inverse de celui de la digestion. Idem pour l’assimilation de grandes quantités d’alcool. Le malaise est dès lors tout aussi possible.

Carine Maillard

Conseils pour éviter l’hydrocution

• Entrez progressivement dans l’eau : mouillez les chevilles, la nuque, les tempes, la poitrine avec l’eau avant de plonger le reste du corps.

• Attendez une heure avant de vous baigner après avoir bu beaucoup d’alcool et/ou avoir mangé un repas copieux.

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