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Une nouvelle clinique pour soigner les accros à internet et au jeu

Le Service de psychiatrie des Cliniques universitaires Saint-Luc a annoncé jeudi l’ouverture en octobre, en collaboration avec la Faculté de psychologie de l’UCL (Université catholique de Louvain), d’une Clinique des troubles liés à internet et au jeu.

Quelques patients ont été pris en charge à partir du mois de janvier, avant l’ouverture. Lors d’une consultation, le thérapeute dresse avec la personne un bilan de sa situation et analyse ses motivations à reproduire le comportement. Chaque circuit de soins est différent, et peut être suivi en séance individuelle ou en groupe. Une attention est donnée aux éventuelles addictions associées, comme l’alcool.

Selon une étude de 2013 du projet CLICK (Compulsive Computer use and Knowledge needs in Belgium) commandité par la Politique scientifique fédérale (BESLPO), près de 10% (9,5%) des jeunes Belges âgés de 12 à 17 ans rencontrent des problèmes d’utilisation « compulsive » d’internet, dont 3% de manière sérieuse. Ce problème toucherait 5,5% des adultes, parmi lesquels 1% assez sérieusement.

« Le comportement devient excessif à partir du moment où la personne désinvestit les autres domaines de sa vie, ressent un mal-être quand elle ne s’adonne pas à ladite activité ou s’isole de plus en plus sur le plan social », explique le Professeur Philippe de Timmary, du Service de psychiatrie adulte. Ces habitudes d’usages excessifs touchent les jeux vidéo en ligne, le chat, les réseaux sociaux, ou encore les paris sur internet. Elles peuvent avoir des conséquences importantes pour les personnes qui en souffrent et pour leurs proches.

Ce phénomène de société est encore peu étudié. Des recherches seront menées pour suivre les évolutions des troubles liés à internet et pour mieux comprendre les addictions de manière générale. « Les troubles liés à internet et au jeu sont considérés comme des formes de dérégulation des conduites comme dans les addictions, mais qui ne s’accompagnent pas d’effets pharmacologiques comme le ferait une drogue », remarque le professeur Joël Billieux de la Faculté de psychologie de l’UCL. « Les étudier permettrait de mieux comprendre comment fonctionnent les mécanismes préliminaires au développement de l’addiction ».

Des collaborations ont été développées avec plusieurs cliniques à l’étranger, à Nantes, Londres, ou Genève.

Parmi les quelques services ouverts en Belgique francophone pour les addicts d’internet, figure notamment la Clinique du jeu pathologique Dostoïevski du CHU Brugmann, qui s’est ouverte à la cyberdépendance.

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