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Une bonne alimentation pourrait-elle guérir les burnouts et les dépressions ?

Est-il possible de se guérir d’une dépression ou d’un burn-out grâce à la bonne alimentation ? Et les gens qui adoptent de bonnes habitudes alimentaires ont-ils moins tendance à faire une dépression ? De plus en plus d’études scientifiques vont dans ce sens.

Les derniers chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont déconcertants: en dix ans, le nombre de cas de dépression a augmenté de près de 20%. En même temps, notre alimentation est moins naturelle, moins saine et elle contient plus de sucres. Y a-t-il un lien ou non ? C’est une question pour la science. Pour être tout à fait clairs, nous ne parlons pas de « comfort food » tel que les tartes et les gâteaux qui boostent le taux de sucre et puis le font redescendre, mais de nourriture qui active les neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine et exerce une influence sur les processus mentaux dans le cerveau. Pour l’instant, des scientifiques spécialisés en alimentation issus de neuf pays européens étudient le lien entre l’humeur et l’alimentation via le projet ‘Moodfood’ lancé en 2014. Pour les résultats, il faudra attendre 2019. Entre-temps, nous devons nous contenter de quelques études à petite échelle. Ainsi, le Journal of Epidemiology & Community Health révélait en 2015 que les gens qui mangent souvent du poisson ont jusqu’à 17% de risques en moins de développer une dépression grâce aux acides gras oméga 3 présents dans le poisson. Les protéines, les vitamines et les minéraux de haute qualité dans le poisson freinent les sentiments dépressifs.

Une étude plus récente a suivi 67 personnes atteintes d’une dépression grave. La plupart d’entre elles avaient déjà subi des traitements (psychothérapie et/ou antidépresseurs) et elles avaient toutes de mauvaises habitudes alimentaires : peu de fibres, des fruits, des légumes et des protéines dégraissées, mais trop de sucreries, de la viande transformée et des snacks salés. On a formé deux groupes. Les participants du premier groupe devaient régulièrement consulter et bénéficiaient de conseils individuels pour améliorer leur alimentation. Outre les produits alimentaires et les recettes nécessaires, ils recevaient également un aperçu détaillé de leur nouveau schéma alimentaire. Le deuxième groupe bénéficie également d’accompagnement social. Résultat : un tiers des gens ayant adapté leur schéma alimentaire ont noté une nette amélioration de leur dépression, contrairement à 8% seulement dans le deuxième groupe, une différence de sept points sur l’échelle de dépression de Montgomery-Åsberg.

Selon les chercheurs de cette étude, les résultats démontrent qu’à l’avenir il faudra encore plus mettre l’accent sur l’alimentation dans le traitement de dépression. Aujourd’hui, beaucoup de patients atteints de dépression ne retirent pas de bénéfices des options de traitements disponibles (psychothérapie et antidépresseurs). En outre, les antidépresseurs s’accompagnent de nombreux effets secondaires. Et l’OMS indique qu’avec 332 millions de cas en 2015, la dépression est la cause principale d’invalidité dans le monde. Cependant, malgré ces études prometteuses, les conseils alimentaires ne sont toujours pas intégrés dans la psychiatrie classique basée sur les psychotropes et la psychothérapie. Il faudrait plus de recherches pour obtenir plus de preuves concrètes pour mesurer les effets de l’alimentation, mais pour des raisons évides, ce n’est pas la priorité de l’industrie pharmaceutique.

Conseils alimentaires contre la dépression selon une étude récente :

5-8 portions de céréales complètes par jour

6 portions de légumes par jour 3 portions de fruits par jour

3-4 portions de légumes secs par semaine

2-3 portions de produits laitiers dégraissés et non sucrés

1 portion de noix par jour

2 portions de poisson par semaine

3-4 portions de viande rouge maigre par semaine

2-3 portions de poulet par semaine

Jusqu’à 6 oeufs par semaine

3 cuillers à soupe d’huile d’olive par jour

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