De nombreux chercheurs travaillent au quotidien pour ralentir le cancer. © iStockPhoto

« Un mode de vie sain est primordial dans la prévention contre le cancer »

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Pour la plupart des Belges, contracter un cancer est une conséquence de facteurs extérieurs comme la pollution. Pourtant, plus de la moitié des cas sont liés au mode de vie. Les types de cancers sont ainsi très différents d’une zone géographique à une autre.

C’est ce qui ressort du « baromètre du cancer 2015 » de la Fondation contre le cancer, une enquête réalisée sur la perception des risques du cancer auprès de 1.000 Belges âgés de 16 à 70 ans. Selon ce baromètre, le tabac, suivi par l’exposition au soleil et le banc solaire, la pollution, l’obésité et les additifs alimentaires sont perçus comme les causes principales du cancer. Les risques réels sont pourtant différents: le tabac arrive en première position, avant l’obésité et l’inactivité physique, les virus cancérigènes, les facteurs génétiques et la profession.

Des différences par zone géographique

A travers le monde, on remarque, par zone géographique, une différence entre les modes de vie occidentalisés dans les grandes mégapoles où la sédentarité et une alimentation riche en lipides sont prépondérantes et les zones rurales où les habitants se nourrissent davantage de végétaux et se déplacent plus, explique le docteur Anne Boucquiau, responsable du département prévention de la Fondation contre le cancer.

« Les cancers du côlon sont, par exemple, plus répandus en villes que dans les zones rurales où l’on consomme plus de fibres. En Afrique, il y a un autre facteur qui entre en compte, les Africains sont plus touchés par l’hépatite B, tenue pour responsable du cancer du foie et certains virus. Dans ces régions, le cancer de l’utérus est ainsi plus fréquent, car il y a très peu de vaccinations. Les cancers se contractent dès lors plus jeune. Au Japon, on comptabilise beaucoup de cancers de l’estomac, car les habitants consomment énormément de poissons crus marinés dans le sel. Ces régimes traditionnels plus spécifiques déterminent les types de cancers dans certaines zones du monde. En Australie, le cancer de la peau est aussi très fréquent, car les Australiens ont une peau pâle, combinée à une exposition directe et répétée aux ultra-violets, cela donne un cocktail explosif », commente le médecin.

Le principal facteur de risque reste cependant l’âge, une donnée non-modifiable qui varie beaucoup d’un continent à l’autre. « En Europe, on encourt plus de risques, car on vit plus vieux « .

Les fausses croyances persistent

Le baromètre révèle aussi que les fausses croyances persistent. La pollution arrive ainsi à la troisième place des facteurs de risques perçus par les personnes interrogées, alors qu’elle n’est liée qu’à 2 à 4% des cancers. Autre exemple: 64% des sondés pensent que les additifs alimentaires sont une cause de cancer. Pourtant, selon les connaissances scientifiques actuelles, les additifs utilisés dans l’Union européenne ne présentent aucun risque.

Pour la Fondation contre le Cancer, l’important est de travailler sur la conscientisation de la population sur l’importance d’un mode de vie sain plutôt que de se déresponsabiliser sur des facteurs externes telle que la pollution. « Au lieu d’être fataliste et de se dire qu’on ne sait quand même rien faire contre la pollution qui nous entoure, nous voulons faire comprendre à la population qu’avoir un poids de forme, faire de l’exercice physique, ne pas fumer ou être exposé à de la fumée de cigarette et éviter une exposition directe au soleil sont des habitudes très importantes dans la prévention contre le cancer », conclut Anne Boucquiau.

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