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Trop de charcuterie pourrait aggraver les symptômes de l’asthme

Consommer du jambon, du saucisson ou de la viande fumée au moins quatre fois par semaine pourrait aggraver les symptômes de l’asthme au cours du temps, selon une étude menée par des chercheurs de l’Inserm, l’Institut français de la santé et de la recherche médicale.

« Une consommation élevée de charcuterie a été associée de façon directe à une aggravation des symptômes de l’asthme, avec un risque accru de 76% pour ceux en mangent le plus », a précisé à l’AFP Zhen Li, la chercheuse qui a dirigé l’étude publiée le mois dernier dans la revue médicale Thorax.

La charcuterie contient des nitrites qui facilitent sa conservation tout en lui donnant sa couleur rose. Mais l’additif est suspecté de favoriser certains cancers digestifs et de jouer un rôle dans l’inflammation des voies respiratoires.

Pour étudier l’impact de la charcuterie sur l’asthme, les chercheurs de l’Inserm ont suivi pendant 7 ans près d’un millier de personnes dont environ 400 étaient asthmatiques.

Ces personnes ont été classées en trois groupes en fonction de leur consommation de charcuterie : faible (moins d’une portion par semaine), moyenne (2,5), forte (plus de 4/semaine).

Les personnes étudiées ont été interrogées entre 2011 et 2013 pour savoir si elles avaient présenté des symptômes d’asthme (difficultés à respirer, des oppressions thoraciques et des essoufflements) depuis leur recrutement dans l’étude, entre 2003 et 2007.

20% ont fait état d’une aggravation de leurs symptômes, la proportion allant de 14% pour celles ayant une faible consommation de charcuterie à 22% pour celles en consommant au moins 4 fois par semaine.

En tenant compte de 9 facteurs possibles de confusion (âge, tabagisme, activité physique, sexe…), les chercheurs ont abouti à la conclusion que ceux qui ingurgitaient le plus de jambon et de saucisson avaient un risque accru de 76% de présenter des symptômes d’asthme par rapport à ceux qui en mangeaient le moins.

Le rôle joué par l’obésité, qui passe également pour intervenir dans l’exacerbation de l’asthme, a été évalué pour sa part à 14%.

Plus surprenant, une forte consommation de charcuterie a été associée à l’apparition de symptômes de type asthmatique chez des personnes officiellement non asthmatiques, selon l’étude.

« Ces résultats élargissent l’effet délétère de la charcuterie sur la santé », souligne Mme Li, qui insiste sur la nécessité de « mettre en place rapidement des messages de santé visant à limiter la consommation de charcuterie ».

En octobre, le centre cancer de l’Organisation mondiale de la santé (Circ/Iarc) avait classé la viande transformée, essentiellement la charcuterie, dans la catégorie des agents « cancérogènes pour l’homme », ce qui avait suscité une levée de boucliers chez les professionnels de la viande.

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