Ce lundi, parfois qualifié de jour le plus déprimant de l’année, la Flandre a lancé la campagne « 30 jours sans se plaindre ». Et relance, dans la foulée, la Tournée Minérale.
Avant de continuer, précisons que la notion de Blue Monday est absurde. Elle a surgi pour la première fois en 2005 quand le psychologue britannique Cliff Arnall a prétendu avoir trouvé une formule scientifique permettant de détecter le jour le plus « dépressif » de l’année. Pour les amateurs : voici à quoi ressemble la formule : (W + (D – d)) x T^Q) / (M x N). La météo, les fêtes de Noël passées et le fait que la plupart des gens détestent les lundis ont contribué à ce choix. Cette prétendue enquête scientifique avait été payée par une organisation de voyages qui avait évidemment tout intérêt à ce que les gens trouvent la vie misérable et réservent un voyage vers « une vie meilleure ». Aussi le bon conseil du psychologue pour survivre à ce Blue Monday était-il : « Partez en vacances ! ».
Blue Monday pose néanmoins le doigt sur une donnée inhérente à notre société : la mentalité négative de l’humain et l’envie de grogner et de se lamenter en permanence. « Se plaindre une bonne fois peut faire du bien », explique la coach spécialisée en positivité Greet Van Hecke, l’une des initiatrices de la campagne, sur Radio 1. Pour Van Hecke, on peut évidemment grogner de temps en temps à propos de son travail, son partenaire, la météo, le train, les embouteillages… mais il faut le faire délibérément, pour se soulager. Il ne faut pas que cela devienne une habitude au point de ne plus s’en rendre compte.
Isabelle Gonissen de MyJobisTop, autre initiatrice du projet, estime également qu’il faut sensibiliser les gens à cette habitude : « Grâce aux nombreux voyages que j’ai faits pour mon emploi précédent, je me suis vite rendue compte à quel point nous avons de la chance en Belgique : la possibilité de combiner un emploi intéressant à une vie de famille grâce aux heures flexibles, le filet social si vous souhaitez changer de carrière ou si vous avez des difficultés, le nombre de jours de congé, la pension, etc. Pourtant, je remarque que beaucoup de gens se plaignent et ne sont pas satisfaits. Les statistiques sur les burn-out et les maladies de longue durée en disent long. »
Aussi Gonnissen prodigue-t-elle les conseils suivants: « Faites ce que vous aimez faire, c’est bon pour vous, pour votre entourage direct, et finalement aussi pour l’économie. Cette mentalité ne s’applique d’ailleurs pas seulement à votre emploi. Elle vaut pour tous les domaines – c’est une attitude en soi. Se plaindre et surtout continuer à se plaindre à propos des mêmes thèmes n’est pas une solution. »
En évitant de se plaindre pendant trente jours, on inciterait le cerveau à ne plus voir automatiquement le négatif, mais le positif, ce qui serait bénéfique à notre réussite, notre santé et nos relations.
La campagne démarre le 15 janvier et se termine le 14 février. Tous les jours, les ambassadeurs de la campagne confient une mission aux participants par le biais du site www.30dagenzonderklagen.be et de la page Facebook. Il s’agit de petites choses faciles à intégrer dans sa vie. Le baromètre que les participants peuvent remplir au début et à la fin de la campagne permet aux participants de mesurer leur « taux de bonheur ».
