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Tous ambivertis: « Au fond, il n’y a pas d’introvertis et d’extravertis purs »

Stefanie Van den Broeck Journaliste Knack

Vous vous considérez probablement comme un introverti taciturne ou un extraverti jovial. Il se pourrait toutefois que vous ne soyez aucun des deux, et cela présente un certain nombre d’avantages.

Le monde a longtemps appartenu aux extravertis. Les leaders charismatiques qui aiment les podiums et les ambitieux qui captivent tout le monde, ou au moins divertissent. Mais ces dernières années, la situation évolue. Les introvertis tirent la sonnette d’alarme et tentent d’attirer une attention positive. Susan Cain est l’une des plus célèbres d’entre eux. Son bestseller « La Force des discrets » défend les introvertis.

D’après elle, au moins un tiers de la population est introvertie, y compris de grands noms tels que Charles Darwin et Mahatma Gandhi. Cain elle-même est introvertie et dans sa vie, elle a souvent entendu qu’elle s’écartait de la norme. Dans un TED-talk très regardé, elle raconte son premier camp d’été. Comme elle adorait lire en famille, elle avait emmené une valise pleine de romans. Ensemble, mais chacun vagabondant dans son propre monde fictif. Elle s’attendait à ce qu’il en aille ainsi au camp, mais avec des enfants de son âge. Vous vous doutez que les choses n’ont pas tourné ainsi. Cain a tenté de se conformer et a même fait carrière à Wall Street. Mais finalement, elle est retournée à son premier amour, les livres, et elle a accédé à la célébrité grâce à son plaidoyer pour rendre le monde un peu plus bienveillant envers les introvertis. Ainsi, elle n’aime pas les bureaux-paysages et elle trouve qu’il faut donner plus de chances aux introvertis, car ils sont créatifs et possèdent des qualités de leader particulières.

Autotests

Il est bien possible que vous vous placiez dans une de ces deux cases. Soit vous êtes introverti, soit vous êtes extraverti. Seulement, il y a encore toute une catégorie entre les deux. Les journaux, les magazines et les réseaux sociaux parlent de plus en plus des ambivertis. Il y a des autotests où il faut cocher des affirmations prévisibles (« Parler de la pluie et du beau temps ne me dérange pas, mais ça devient vite ennuyeux ») et les histoires de rigueur qui doivent vous faire sentir bien (« caractères ambivertis, les clés pour des ventes réussies »). Qui plus est, il y a même des études scientifiques qui donnent le vent en poupe aux ambivertis. Le psychologue américain Adam Grant a enquêté parmi les collaborateurs d’un centre d’appels et a découvert que ceux qui y réussissent le mieux ne sont ni les extravertis – comme on s’y attendrait – ni les introvertis. Mais les ambivertis réussissent, parce qu’ils peuvent à la fois se montrer assertifs et convaincants, et qu’ils sont capables d’écouter sans paraître trop sûrs d’eux.

Pour le professeur en psychologie de la personnalité Filip De Fruyt (Université de Gand), ce n’est guère surprenant. Tout le monde se trouve sur un continuum entre les deux. C’est surtout lié à trois caractéristiques : « sociabilité » (à quel point aimez-vous passer du temps avec d’autres gens), « énergie » (votre capacité à aborder de nouvelles personnes) et « émotions positives » (à quel point êtes-vous optimiste). Cela diffère très fort d’une personne à l’autre, mais aussi au sein d’une même personne. On peut afficher un comportement extraverti dans certaines situations, et plutôt introverti dans d’autres.

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