La souche en question provoque une charge virale bien plus importante, accélérant le développement du SIDA chez les personnes infectées. © iStock Photos

Sida : nouvel espoir grâce aux anticorps

Le Vif

Des chercheurs ont fait une importante découverte dans la lutte contre le Sida. Ce nouvel espoir laisse entrevoir des perspectives d’un futur vaccin.

La découverte a été faite par des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et du Vaccine Research Institute. Ce nouvel espoir dans la lutte contre le VIH est basé sur les anticorps. Mais une sorte particulière : des anticorps neutralisants à large spectre (bNAbs), révèle l’Express. Les scientifiques ont mis en avant un type précis, rare et performant d’anticorps, qui peut jusqu’à détruire les cellules infectées. Cela permet de cibler la mutation rapide du VIH afin de le contrer au mieux.

Une des particularités de cette découverte est qu’elle porte sur des anticorps humains, et non artificiels. « Ces anticorps particuliers, isolés chez des sujets infectés, sont puissants. Ils ont la capacité de se fixer au virus et d’empêcher l’infection. Mais pas seulement. Ils sont également capables de détruire les cellules infectées« , explique Hugo Mouquet, immunologiste à l‘Institut Pasteur ayant participé à l’étude, interviewé par l’Express.

Cette découverte va permettre de nouvelles stratégies thérapeutiques « en injectant directement ces anticorps ou en développant un vaccin « . Ces anticorps particuliers se développent suite à la mutation du virus du sida, après quatre à cinq ans. Hugo Mouquet explique : « L’anticorps va reconnaître le virus, qui va muter et s’échapper, comme l’anticorps qui va alors rattraper le virus, et ainsi de suite… C’est comme une course pendant laquelle le VIH a toujours un peu d’avance. » Or, en injectant ces anticorps atypiques dès l’infection, on freinerait ainsi la mutation du virus.

Cependant, ce traitement ne pourra probablement pas remplacer la trithérapie, mais être complémentaire. « La trithérapie est composée de trois molécules qui agissent à trois moments de la vie du virus. On peut imaginer que notre découverte devienne une quatrième composante de cette thérapie« , explique Mouquet. Mais cela pourrait éventuellement devenir une alternative pour les personnes qui résistent aux traitements classiques ou qui ont des effets secondaires. La guérison n’est toutefois pas pour tout de suite. « Aucun traitement ne le permet d’ailleurs« , rappelle l’immunologiste.

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