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Se priver de rapport sexuel avant une compétition, est-ce vraiment bénéfique?

Un rapport sexuel particulièrement agréable, voilà qui a de quoi faire quitter le nid avec des jambes mollassonnes. De beaux souvenirs en vue, mais les choses sont un peu différentes pour les sportifs.

Économiser son énergie sexuelle améliorerait les performances sportives : c’est ce que pensaient, dans l’Antiquité, les Romains et les Grecs. Les rapports entameraient les réserves énergétiques, chaque éjaculation pomperait de la testostérone hors de la circulation sanguine (mais alors, qu’en est-il chez la femme ?), et toute l’agressivité disparaissant après un orgasme, on deviendrait doux comme un agneau. Actuellement encore, il existe des personnes pour accorder foi à ce genre d’affirmation.

Pas très clair

Soyons clair : le sportif qui accorde foi à ces idées a intérêt à éviter tout rapport sexuel avant une compétition, ne serait-ce qu’à cause de ses doutes. Par contre, nous pouvons rassurer ceux qui aiment la bagatelle : une étude montre que les rapports n’influencent pas les performances sportives, si ce n’est juste après (dans les 1 à 2 heures). Et encore cela n’est-il pas vraiment certain, car cette étude ne précise pas la durée de ces rapports ni leur degré d’intensité physique, pas plus que le degré d’activité de chaque partenaire au cours des rapports. Ces éléments peuvent pourtant faire une grosse différence.

Nombre d’études consacrées à cette question (à peine une dizaine au cours des 50 dernières années…), y compris les meilleures, souffrent de ces mêmes défauts : superficielles, peu nuancées et pas très critiques, elles ne permettent jamais de tirer des conclusions claires. Naturellement, un certain degré de timidité peut compliquer ce genre d’enquête, mais pas au point de la compromettre entièrement.

Coup de boost

Récemment, une étude impliquant 40 personnes âgées d’une vingtaine d’années a fourni des données un peu plus concrètes. Elles ont ainsi dépensé en moyenne 85 kcal par rapport (3,6 kcal par minute). Les hommes en dépensaient un peu plus que les femmes, car ils sont en moyenne plus grands et plus musculeux. Peu avant et au moment de l’orgasme, l’intensité de l’effort atteignait son maximum, mais son niveau absolu n’avait rien de spectaculaire : jamais plus de 71 % de l’effort développé lors d’un test moyennement intensif effectué sur un tapis roulant. Plus de détails sur les durées extrêmes des rapports (jusqu’à 37 minutes) auraient peut-être été utiles, car les moyennes cachent les extrêmes, et c’est justement ces derniers qui donnent souvent des informations utiles aux sportifs.

Que conclure ? Que l’un dans l’autre, les résultats d’une étude sont une fois de plus rassurants, et ils concordent parfaitement avec ceux des études précédentes. Une personne d’un niveau un peu élevé sur le plan sportif ne s’inquiétera pas de ces 85 kcal perdues dans le plaisir. Un corps bien entraîné le supporte sans problème. Même les sportifs amateurs se dépensent plus à l’entraînement !

Bien sûr, il y a toutes ces histoires sur des footballeurs qui fréquentent les  » filles de joie  » jusqu’aux petites heures de la nuit, juste avant une compétition internationale, et dont les prestations sportives laissent ensuite à désirer. Quoi de plus normal si ce sportif empiète sur ses heures de sommeil, puisqu’un repos suffisant a toujours été la base nécessaire à des prestations de haut niveau.

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